« Nos inspecteurs ne cessent d’établir aux concernés des procès-verbaux qui sont transmis à la justice, mais il semble que les amendes qu’ils écopent ne sont pas assez dissuasives pour les empêcher de continuer leurs délits. Il est rare que les décisions de démolition soient prises, sauf pour les fautes trop flagrantes ». C’est ce que nous a révélé hier un cadre du service de l’urbanisme, qui devait ajouter que cette situation était à l’origine des tableaux hideux des lotissements réalisés avant 2013 sur les collines de Zaaafrania (ancien), Oued Forcha ou Fakharine, où les constructions de divers styles et architectures, s’étagent sur différents niveaux, ressemblant beaucoup plus à un bidonville qu’à des lotissements résidentiels. « L’anarchie est complète, et la majorité ne respecte pas les règles urbanistiques portées sur les cahiers des charges. A cela, il faut ajouter le problème du terrain accidenté, qui fait que les gens doivent monter plusieurs niveaux pour avoir accès à la route. Il y en a qui on réalisé ainsi jusqu’à 9 sous-sols ». Absence de suivi ou de connaissances, les anciens cadres de l’urbanisme ont laissé faire, avec le résultat que nous avons aujourd’hui sous les yeux, une véritable plaie qui est en train de se développer, car il s’agit des lotissements concédés dans les années 80 et 90 et qui sont en voie de réalisation, pour beaucoup d’entre eux. Mais mieux vaut tard que jamais, un sérieux coup de frein est donné aujourd’hui à cette fâcheuse habitude. « Depuis 2013, nous nous attelons à obliger les lotisseurs au respect strict des cahiers de charges, à observer en matière d’architecture des exemples de villas types en conformité avec l’environnement et la qualité du terrain, à réaliser, au niveau de chaque lotissement, au moins un équipement public (le plus souvent une école) et à respecter la largeur prévue pour les routes d’accès. Une obligation imposée aussi bien pour le secteur public que pour le privé. Donc, c’est en amont des projets de lotissement que les règles sont désormais définies et chaque construction est suivie avec beaucoup de rigueur, d’après notre interlocuteur. Ajoutons que le service d’urbanisme connait aujourd’hui une nette amélioration dans ses prestations rendues à la population, notamment dans l’application de la loi dans les dossiers d’urbanisme, en particulier concernant les habitations des quartiers populaires comme la Colonne par exemple, où certains ex-responsables avaient couvert par le passé des dépassements flagrants, qui n’ont été réglés que par voie de justice. Ce service fait désormais un travail de proximité très apprécié par la population, après de longues années de flottement.
lestrepublicain - 24 Juin 2014 - Farida H.
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