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le Covid-19 tuera près de 300 000 personnes en Allemagne ?

Publié le 13/03/2020
"LA NATION"Est-il vrai qu'un virologue respecté estime que le Covid-19 tuera près de 300 000 personnes en Allemagne ? Par Jacques Pezet 13 mars 2020 à 11:56:Le virologue Christian Drosten, référence en Allemagne, a bien évoqué 280 000 décès. Mais il insiste sur l'incertitude concernant le temps que va mettre le coronavirus pour se propager. Question posée le 12/03/2020 Bonjour, Vous nous interrogez sur les chiffres spectaculaires qui circulent en Allemagne à propos des prévisions de contamination, et de nombre de morts, du Covid-19. Dans un article publié ce mercredi, nous évoquions la déclaration d’Angela Merkel, pour qui «60 à 70% de la population allemande sera infectée par le coronavirus». Cette déclaration a fait grincer des dents au sein de quelques exécutifs européens. Selon un off de France Inter, l’Elysée aurait peu goûté cette prédiction alarmiste, qu'a d'ailleurs reprise sur la plateau de Cyril Hanouna le professeur Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à la Pitié Salpêtrière. Angela Merkel ne fait que reprendre une donnée qui circule dans le débat public allemand depuis plusieurs semaines déjà, émanant du directeur de l’institut de virologie de l’hôpital berlinois de la Charité, Christian Drosten, qui estime qu’il faudrait que deux tiers des personnes soient infectés pour que le niveau d’immunité globale de la population mette un terme à la propagation. D’autres chercheurs, comme le professeur d’épidémiologie de l’université de Harvard, Marc Lipsitch, ont eu des déclarations similaires. Ce dernier affirmant ainsi que si une pandémie se déclare dans une situation sans contrôles efficaces, 40% à 70% des personnes adultes dans le monde risquent d’être infectées au cours de l’année à venir. Le professeur insiste sur le fait que les personnes infectées ne présenteront pas toutes des symptômes de maladie. En Allemagne, ce pourcentage spectaculaire a aussi généré des extrapolations (et inquiétudes) sur le bilan humain qu'impliquerait l'épidémie si elle prenait une telle ampleur. Ainsi, en appliquant le taux de mortalité le plus communément admis du Covid-19 (1%) à ces 60% ou 70% de la population totale du pays (82 millions d’Allemands), on parviendrait au bilan compris entre 500 000 et 600 000 morts. Interrogé sur la pertinence de ce calcul lors d'une interview au Berliner Morgenpost, Christian Drosten l'avait balayé : «Voilà pourquoi c’est un problème de faire des calculs aussi simples sans avoir aucune expertise. Tout ce que je peux vous dire, c’est que ces calculs sont totalement erronés, ils ne doivent pas être faits comme ça! Il n’en sera pas ainsi.» 280 000 morts en Allemagne? Le virologue allemand, qui fait office de référence actuellement en Allemagne, avait en revanche avancé il y a une semaine un chiffre possible de 280 000 morts. Il avait expliqué comment il arrivait à ce total dans une interview à la Neue Osnabrücker Zeitung, le 6 mars. Le chercheur considère tout d'abord que la létalité de 1% qu'on prête aujourd'hui au Covid-19 est surrestimée. De fait, les calculs en la matière sont extrêmement divers aujourd'hui, dépendant en grande partie de la politique de tests des différents pays. Si la Lombardie, une des régions les plus touchées en Italie, connaît un taux de létalité de 8,5% (744 morts pour 8 725 cas positifs au 12 mars), c'est en grande partie parce que l'urgence de la situation impose de prendre en charge – et de tester – les cas les plus graves. A l'inverse, la Corée du Sud, qui a diagnostiqué très largement, affiche un taux de létalité de 0,7%. Christian Drosten, qui se réfère aux données sud-coréennes, estime ainsi que pour le Covid-19, la létalité se situera «entre 0,3% et 0,7%.» En appliquant une létalité de 0,5% (au milieu de sa fourchette) à son estimation d'une contamination de 70%, le virologue arrive donc à un peu moins de 300 000 morts. «Sur une population totale de 83 millions d’habitants, il faudrait que les deux tiers soient 56 millions de personnes soient infectées pour que la propagation s'arrête. Avec un taux de mortalité de 0,5%, on peut s’attendre à 278 000 décès du coronavirus». C'est ce nombre, arrondi à 280 000 a été repris par certains médias allemands. L'inconnue de la durée de propagation Il est pourtant à prendre avec des pincettes. Et Christian Drosten est le premier à reconnaître ses limites : « Un tel calcul n’a guère de sens car la composante temporelle est absente. Si la propagation est lente, les victimes du coronavirus se fondront dans le taux de mortalité normal. Chaque année, 850 000 personnes meurent dans ce pays. Le profil d’âge est similaire à celui des décès causés par le nouveau virus». Interrogé par CheckNews, une porte-parole de l’Institut Robert Koch, l’établissement allemand responsable à l’échelle fédérale du contrôle et de la lutte contre les maladies, affiche la même prudence: «On ne peut pas établir de tels calculs à ce stade. Nous ne savons pas si le taux de mortalité est de 1%, car tout le monde n’est pas testé. Il est très certainement en dessous de 1%, le professeur Drosten a évoqué le chiffre de 0,3%; à l’Institut Robert Koch, nous n’avons pas d’estimation précise.»La porte-parole évoque aussi la question du temps que pourrait prendre le virus pour se diffuser comme obstacle à l’estimation d’un nombre de morts. Le virologue Thomas Schulz de l’université de Hanovre considère lui, plus abruptement, qu’il est «absolument prématuré» de se livrer à des calculs du nombre potentiels de morts car «il n’existe pas de données fiables qui permettraient de faire de telles projections». Le professeur explique également que le taux de 70% de personnes infectées pourrait être surestimé : «Certains pays, comme Singapour, ont réussi à contenir la propagation du Sras-CoV2. Dans ces pays, il ne semble pas que 70% de la population sera infectée pour le moment. Par conséquent, il n’est actuellement pas possible de prévoir de manière fiable le pourcentage de personnes infectées dans la population allemande. Même si le chiffre de 70% est correct, ce qui, comme je l’ai dit, est incertain, il ne devrait pas être atteint dans le cadre de la vague de propagation actuelle, il est concevable que ce pourcentage ne soit pas atteint avant plusieurs années.» Une analyse qui ne contredit pas celle de Christian Drosten puisqu’il estimait que ce taux pourrait être atteint dans un délai inconnu, qui «pourrait bien prendre deux ans, voire plus». Cordialement Ecoutez le podcast hebdo des coulisses de CheckNews. Cette semaine : Covid-19 : l’opacité française sur le nombre de tests Jacques Pezet
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"PLANÈTE CORONAVIRUS SARS-COV-2"

Les Commentaires

Bonjour,

Vous nous interrogez sur les chiffres spectaculaires qui circulent en Allemagne à propos des prévisions de contamination, et de nombre de morts, du Covid-19.

Dans un article publié ce mercredi, nous évoquions la déclaration d’Angela Merkel, pour qui «60 à 70% de la population allemande sera infectée par le coronavirus». Cette déclaration a fait grincer des dents au sein de quelques exécutifs européens. Selon un off de France Inter, l’Elysée aurait peu goûté cette prédiction alarmiste, qu'a d'ailleurs reprise sur la plateau de Cyril Hanouna le professeur Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à la Pitié Salpêtrière.

"CheckNews: paniquent sur réseaux!.

Des «centaines de familles» italiennes sont-elles parties en Afrique pour fuir le Covid-19 ?

Par Fabien Leboucq 13 mars 2020 à 15:10:


Deux articles abondamment partagés sur les réseaux sociaux font état d'un exode italien pour échapper au coronavirus. Aucun élément à notre disposition ne confirme cette information.



Bonjour,

«Ce qu’a relayé cette journaliste est-il vrai ? Des Italiens fuient-ils l’Europe vers l’Afrique pour éviter le virus ?» Votre question renvoie vers un tweet de Sihame Assbague partagé plus de 10 000 fois. Elle écrit que «l’Afrique ne peut pas accueillir toute la misère (sanitaire) du monde… surtout pas celle de l’Europe». Motif de ce message (humoristique, précise-t-elle) : un tweet partagé plusieurs milliers de fois du compte Twitter,«Coronavirus : Apeurés, les Italiens fuient vers l’Afrique. Ils évoquent le tourisme comme motif de départ. Avec l’épidémie qui gagne du terrain en Europe, l’Afrique est la destination par défaut des personnes apeurées», écrit ce compte Twitter.
Pourquoi les Etats-Unis ferment leurs frontières avec l'Europe, mais pas avec le Royaume-Uni ?

Par Robin Andraca 12 mars 2020 à 19:06

Le président américain, Donald Trump, a annoncé mercredi la suspension pour trente jours de tous les vols en provenance d'Europe, à destination des Etats-Unis. A l'exception du Royaume-Uni, et de cinq autres pays européens.

Comment expliquer cette différence de traitement entre ces différents pays européens ? Tout simplement car seuls sont concernés par cette annonce les Etats membres de l’espace Schengen. Cinq pays membres de l’UE ne font pas partie de l’espace Schengen : l’Irlande, la Bulgarie, la Croatie, Chypre, la Roumanie. Et le Royaume-Uni avant que soit mis en place le Brexit.
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