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Enquête. Pénurie de l’eau potable : pourquoi l’Etat algérien est dépassé par une crise pourtant prévisible dep

Publié le 25/06/2021
Enquête. Pénurie de l’eau potable : pourquoi l’Etat algérien est dépassé par une crise pourtant prévisible depuis des années
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Décryptage. Pénurie de l’eau potable : un fléau contre lequel l’Algérie lutte depuis 1995 sans grande efficaci

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"Enquête. Pénurie de l’eau potable : pourquoi l’Etat algérien est dépassé par une crise pourtant prévisible depuis des années"

Oui, c’était prévisible. Et les autorités algériennes savaient depuis plusieurs années que l’eau potable commencera à faire l’objet d’une véritable crise de pénurie à partir de l’été 2021. Malheureusement, les autorités algériennes ont manqué d’anticipation et elles n’ont pas pu prendre les mesures nécessaires pour faire face à cette crise de l’eau potable qui va ébranler au quotidien les Algériennes et les Algériens. Cette mauvaise gouvernance va aggraver dans les jours à venir cette pénurie car les origines de ce crise sont très complexes et nécessite une nouvelle politique de gestion de cette ressource vitale qui est l’eau. Explications.

Au début du mois de mai dernier, le ministre algérien des Ressources en eau, Mustapha Kamel Mihoubi, avait fait un aveu amer : « pour le moment, nous avons des réserve d’eau qui nous permettent d’assurer une alimentation régulière en eau potable jusqu’à l’automne prochain, mais il faut qu’il y ait une économie d’eau et mieux gérer ces réserves de façon à éviter de graves perturbations », a-t-il déclaré le jeudi 6 mai dernier ,en marge de sa visite au barrage de Beni-Slimane dans la wilaya de Médéa. Les autorités algériennes savaient pertinemment que l’été 2021 sera très tendu car il n’y a pas assez d’eau pour couvrir les besoins de toute la population algérienne notamment dans les plus grands centres urbains.

Pourquoi ? Les données récentes publiées par l’Agence nationale des barrages et des transferts (ANBT) répondent amplement à cette question : le pays enregistre une moyenne de 44 % de remplissages de barrages. Cependant, les barrages et les autres eaux de surface, ne représentent que 40 % des ressources utilisées pour l’alimentation en eau potable, à coté d’autres alternatives telles que l’eau de mer dessalée et l’eau issue des forages.

Sécheresse, faible pluviométrie, mais aussi désinvestissement de l’Etat dans les infrastructures et solutions logistiques nécessaires à la mobilisation de nouvelles ressources en eau, l’Algérie s’est retrouvée ainsi en proie à une terrible pénurie de l’eau potable. Depuis de ce mois de juin, cette crise alimente une énorme colère populaire. A Alger, plusieurs quartiers populaires sont privées de l’eau courante pendant toute la journée et l’eau ne coule dans les robinets que durant 6 heures pendant la nuit, à savoir de 22 heures jusqu’à l’aube.

Zéralda, Ain Benian, Bordj El-Kiffan, Bab Ezzouar, et plusieurs autres quartiers populaires ont connu ces derniers jours des mouvements de protestation violents, pneus brûlés et routes coupées avec des barricades à la circulation automobile. Ces scènes de colère populaire ont été ignorés par les médias officiels algériens qui veulent passer sous silence cette vérité amère sur la situation gravissime que connaît le pays. Ces protestations se sont élargies à plusieurs villes algériennes comme Djelfa, M’sila, Sidi Bel Abbès et plusieurs grandes agglomérations. Chaque jour que Dieu fait, des algériens en colère postent sur les réseaux sociaux des vidéos de leurs protestations contre l’interminable file d’attente devant des lieux d’approvisionnement publics en eau potable. Une véritable pénurie est en train d’étouffer le pays.

La wilaya d’Alger a tenté d’adopter des mesures en toute urgence pour réduire le choc de l’impact de la pénurie de l’eau potable sur la population. Le wali d’Alger, Youcef Chorfa a révélé, ce jeudi, lors d’une émission spéciale de la Chaîne 3 de la Radio Algérienne, le nouveau plan de rationnement de l’eau à Alger, applicable à partir du samedi 26 juin.

Ce plan classe les 57 communes de la wilaya d’Alger en 3 catégories, chacune d’elles se verra appliquer un système d’approvisionnement en eau différent.

– La première catégorie est composée de 14 communes, qui seront alimentées quotidiennement de 8H à 14H. Elle comprend : La Casbah, Sidi Moussa, Bir Mourad Rais, Hydra, Ouled Chebel, Tassala El Merdja, Baba Hassen, Draria, El Achour, Belouizdad, El Madania, El Mouradia, Sidi M’Hamed et Rahmania.

La deuxième catégorie est composée de 20 communes, qui seront alimentées de 8H à 16H, un jour sur deux. Elle comprend : Oued Koriche, Rais Hamidou, Eucalyptus, Bir Khadem, Gué de Constantine, Beni Messous, Bouzaréah, Ain Benian, Hammamet, Bab Ezzouar, Bordj El Kiffan, El Marsa, Mohamadia, Bourouba, Bachdjarah, Oued Semar, El Harrach, El Magharia, Hussein Dey et Heraoua.

– Et enfin, la troisième catégorie est composée de 23 communes, elles se verront appliquer un double système d’approvisionnement, c’est-à-dire que dans une même commune, il y aura des quartiers qui auront de l’eau quotidiennement de 8H à 14H et d’autres de 8H à 16H, un jour sur deux. Sont concernées par ce système mixte d’approvisionnement les communes de : Bab El Oued, Bologhine, Baraki, Saoula, Birtouta, Ben Aknoun, El Biar, Chéraga, Dely Ibrahim, Ouled Fayet, Ain Taya, Dar El Beida, Bordj El Bahri, Douera, Khraicia, Kouba, Reghaia, Rouiba, Alger centre, Mehelma, Souidania, Staoueli et Zeralda.

Ce plan de rationnement de la distribution de l’eau est basé, explique le wali d’Alger, suivant le principe « distribuer l’eau la journée et reconstituer les stocks la nuit », « donc, nous arrêtons la distribution de l’eau à partir de 18H jusqu’à 6H du matin, pour pouvoir reconstituer le stockage au niveau des réservoirs ». Pour le wali d’Alger, ce rationnement est la conséquence d’« une période des plus difficile, avec un déficit en approvisionnement assez conséquent, pratiquement chronique ».

« Les années passées, ajoute le wali d’Alger, nous étions dans la disponibilité, parce que les eaux souterraines étaient très importantes et nos barrages étaient pratiquement pleins. Aujourd’hui, nos barrages sont en forte diminution et nos apports en eaux superficielles ont fortement diminué, elles ont chuté de 500.000 m3 d’eau/jour à 170.000 m3/jour ».

Le Wali d’Alger n’a pas tort. Mais il n’a pas complètement raison car ce problème est beaucoup plus complexe et ne se réduit pas uniquement à la situation des réserves d’eau de nos barrages.

Embourbées dans une profonde crise politique, les autorités algériennes ont négligé en réalité plusieurs missions stratégiques qui relevaient de la sécurité nationale en matière de sécurité énergétique. Et pour cause, l’Algérie compte aujourd’hui 65 barrages en exploitation (d’une capacité de stockage de 7,4 milliards de m3), 14 en cours de réalisation pour une capacité globale à terme de 8,4 milliards de m3. À cela s’ajoute 163 petits barrages et 400 retenues collinaires destinés à des fins agricoles. L’Algérie s’est dotée également de plusieurs projets de transferts de barrage tel que système Mostaganem – Arzew – Oran (M.A.O), Système Beni Haroun, Système In SALAH – TAMANRESSET, Aménagement des hautes plaines sétifiennes ..etc

Ces grands projets servent à atteindre un objectif de mobilisation des ressources en eau d’environ 09 milliards de m3 à l’horizon 2025. Malheureusement, cet objectif a été saboté parce que les actuelles autorités algériennes n’ont pas su comment gérer le dévasement de barrages. Surexploitation des ressources hydriques, déficit pluviométrique, changements climatiques… Ces phénomènes augmentent le risque d’un stress hydrique sévère en Algérie. Moins médiatisé, l’envasement des retenues des barrages est un autre fléau qui menace la sécurité hydrique du pays. Ce problème d’envasement est causé essentiellement par les forts taux d’érosion des bassins versants dont les particules solides sont drainées directement par des cours d’eaux, elles se déposent au fond de la retenue. Les conséquences de cette forte sédimentation sont extrêmement gênantes.

Il faut savoir qu’en Algérie, le taux d’érosion spécifique atteint les valeurs les plus élevées d’Afrique du Nord. Les éléments de quantification concernant les taux et les concentrations
d’érosion spécifique donnent des chiffres allant de 20 à 500 tonnes/km²/an avec une turbidité comprise entre 16 et 28 g/l. Ce phénomène entraîne l’envasement rapide de nombreuses retenues d’eau. Les barrages réservoirs s’envasent et perdent de la capacité utile et le rejet de la vase dans les cours d’eau pose d’énormes problèmes écologiques et environnementales. L’envasement provoque aussi la réduction de la capacité des barrages : chaque année le fond vaseux évolue et se consolide avec occupation d’un volume considérable de la retenue.

Les décideurs algériens en matière de gestion des ressources en eau n’ont pas su s’orienter et encourager les recherches scientifiques pour trouver des solutions simples et plus pratique afin de minimiser les dépenses et exploiter la richesse des chercheurs et experts intelligents.

Officiellement l’Algérie a débloqué en 2018 un budget de 9,7 Mds DZD a été débloqué par le Ministère des Ressources en Eau pour un programme de désenvasement de 10 barrages en exploitation. Cette opération concerne les barrages de : Djorf Torba à Béchar, Merdja Sidi Abed à Relizaine, Fergoug à Mascara, Hamiz et Beni Amrane à Boumerdès, Ghrib à Ain Defla, Zardezas à Skikda, Bouhanifia à Mascara, K’sob à M’sila, et Foum El Gueiss à Khenchla. Cela permettra de récupérer au moins 46 millions de m3 de la capacité des 10 barrages. Pour ce faire, des appels d’offres pour le désenvasement de 7 barrages ont été lancé.

Malheureusement, aucun suivi n’a été assuré concernant ce programme et aucun bilan concret n’a été rendu public pour annoncer des résultats positifs de l’opération.

En deuxième lieu, l’opération de dessalement de l’eau de mer a été malheureusement ralentie et gelée par les autorités algériennes. Ce qui a provoqué un énorme gâchis. En juillet 2020, le gouvernement algérien comptait généraliser l’alimentation des villes situées à moins de 100 km du littoral à partir d’usines de dessalement d’eau de mer.

A cette fin, un plan de développement des stations de dessalement à l’horizon 2030 devait être élaboré par le gouvernement. Les autorités algériennes ont déjà lancé des appels d’offres pour la construction de 4 usines de dessalement d’eau de mer à Fouka (banlieue ouest d’Alger), Bejaïa, Skikda et Tarf. Monsieur Berraki a d’ailleurs indiqué que dans le cadre du futur plan de développement une station supplémentaire sera prévue en périphérie, à l’est d’Alger. Mais, malheureusement, ce plan de développement ne verra jamais le jour. Pis encore, il sera gelé à cause de la crise financière paralysant l’Algérie et les problèmes internes au sein de… l’Algerian Energy Company,Spa ( AEC), la filiale de Sonatrach chargée de superviser ces projets stratégiques. L’annulation de ces projets a été une erreur et une bêtise infinie qui a aggravé la crise de l’eau potable.

Vue que l’Algérie a une position géostratégique, qui dispose presque de 1200 km de côtes, l’Algérie a mis en œuvre l’alternative du dessalement d’eau de 643 mer (trois quarts) ou d’eau saumâtre (un quart) pour alimenter en eau potable des villes et localités du
littoral. La stratégie d’implantation des stations de dessalement est considérée comme une option sécuritaire et elle est destinée pour l’alimentation en eau potable AEP pour les villes côtières et antérieures et libérer la quantité d’eau conventionnelle destinée à l’AEP pour l’agriculture afin d’atteindre la sécurité alimentaire.

L’Algérie devait construire 15 grandes stations de dessalement dans les principales villes (Alger, Oran, Annaba, Skikda) d’une capacité entre (200.000 m3 /jour et 500.000 m3 /jour) et 12 stations monoblocs d’une capacité entre (2500 et 7000 m3 /jour) et la capacité totale de ces stations de dessalement sont environ 913 hm3 /an.

Au lieu de cela, Algérie compte actuellement uniqueemnt 11 stations de dessalement qui produisent 17 % de la quantité totale d’eau potable consommée au niveau national. Les 11 stations ont atteint 2 110 000 m3/jour, soit l’équivalent de 770 M m3/an. Ce ratage dans les réalisations du dessalement de l’eau de mer a provoqué une aggravation de la pénurie de l’eau potable.

En troisième lieu, l’Algérie est passée à côté de la stratégie de réutiliser les eaux
traitées au lieu de les jeter à la mer. La réutilisation des eaux usées épurées devient
aujourd’hui un axe principal de la planification des ressources en eau, au début cette alternative est destinée pour la préservation de l’environnement et pour une meilleure gestion de l’eau brute comme principaux objectifs après plusieurs experts ont recommandé l’usage agricole de ces eaux épurées à cause de l’impact de la sécheresse et l’insuffisance de l’eau sur le rendement de produits agricoles, et pour un autre usage la recharge artificielle des aquifères.

En Algérie, la capacité totale de l’eau épurée est d’environ 700 hm3 /an et la réutilisation de ces eaux épurée reste faible puisqu’elle est évaluée encore à presque 22%. C’est une véritable manquée par l’Algérie car la réutilisation de ces eaux épurées peut constituer une stratégie alternative qui peut servir pour l’usage agricole (afin d’accroitre le taux de rendement des produits agricoles et atteindre l’autosuffisance), industriel (la refroidissement), recharge des nappes et l’usage municipale (espaces verts, lavage des rues, lutte contre les incendies, arrosage ..etc ). Ce qui permettra de libérer d’autres ressources en eau pour la consommation domestique, à savoir l’alimentation en eau potable des foyers algériens.

En conclusion, on peut affirmer aisément que l’Algérie a besoin de revoir et / ou se concentre sur de nouvelles stratégiques consistant à utiliser des ressources alternatives tel que l’eau épurée et dessalé pour qu’elle pourra garder l’équilibre hydrique. Malheureusement, le temps perdu depuis 2019 a fini par provoquer la crise de pénurie que nous subissons aujourd’hui. Si les autorités n’agissent pas en urgence, cette crise va encore s’aggraver dans les mois et années à venir. Et elles ne peuvent pas dire qu’elles n’étaient pas informées du danger qui menace le pays.
"Les cerveaux algériens"

ont préféré des kilomètres d'autoroutes qui font aux quotidiens des centaines de morts et des stades de béton vide que de penser à l'eau...MAINTENANT on plus qu'a se tirer la langue de soif que solution va t il prendre notre président??????????
l’eau ne coule dans les robinets que durant 6 heures pendant la nuit, à savoir de 22 heures jusqu’à l’aube.

Totalement faux Abdou à Annaba elle ne coule dans les robinet qu'a peine 20 minutes par jour le robinet de le baignoire est ouvert H24/7j/7j une réalité!.
LA SOLUTION je suis usé de la répéter il nous faut UN CHANGEMENT RADICAL!.
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