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L'mir

Publié le 14/11/2021
L'mir
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L'mir
par El-Houari Dilmi


Avec un sérieux «larmoyant», un candidat à la mairie d'une ville de l'est du pays, promet de construire le plus grand cimetière de tout le pays. Un autre promet de coffrer un ancien P/APC pour avoir privé sa famille du couffin de ramadhan ! C'est que le débat politique en cette campagne électorale insipide, rase les pâquerettes… Ici l'histoire d'un futur M'ir, un homme né dans la peau inventée d'un coq altier se cassant le bec à trop vouloir picorer dans la main des autres. Et pour ne pas laisser le pays en dérangement quand il est resté cent trente-deux ans occupé, l'mir, honnête jusqu'à offrir son corps aux «mal-votants» affamés, s'imagine dans la peau d'un chef caïd sans raison garder, venu au monde juste pour jouer avec sa vie à trôner, tel un vieux phare désaffecté, sur tout ce qui navigue trop bas dans ce bas monde. Sur la terre ferme comme très haut dans les profondeurs océanes.

Déjà, dans le ventre douillet de sa mère génitrice, l'mir réussit le tour bluffant de faire passer par le chas du nombril de sa maman présomptive sa première candidature au poste convoité de chef de tous les camisolés de son âge. Recalé pour immaturité congénitale, l'mir est placé dans une couveuse cadenassée jusqu'à l'âge impubère de sept ans. A l'école de la rue, l'mir trouve encore le moyen de scanner son premier relevé de notes traficoté pour en faire un vrai-faux bulletin de vote transparent avec sa photo et son patronyme abscons, écrit dessus en caractères hiéroglyphiques. Même mort et caché trois pieds sous terre, l'mir est toujours candidat à quelque chose. Ici comme ailleurs. Partout. Nulle part. Quelque part. N'importe où. Une sorte de candidat autoreverse. Capable de finir par le début et commencer par la fin.

L'mir promet de défendre avec une sincérité papale le droit de ses électeurs à des cimetières propres et surtout à l'écart des zombies bien vivants. Se présentant aux premières élections aseptisées de son histoire, avec pour seul et unique adversaire sa propre photo avec un faux visage imberbe, il n'obtiendra jamais plus qu'une seule voix «cassée», la sienne, sortie d'une urne piégée. Dégoûté par les inénarrables «istihkakates» qui ne vont jamais plus loin que le bout de son pif en chute spontanée, l'mir fait ses ablutions, les premières de sa vie, et décide, la tête froide, de passer sous la potence mal effilée de la commission électorale, chargée de l'auscultation au microscope de sa paperasse trop bavarde pour être celle d'un «moutaracheh» à la tête bien ronde. La légende dira que l'mir sera retrouvé lové dans un isoloir blanc, les pieds et bras enduits de henné avarié, coincé par la tête dans une urne mal rabotée. Dans la rue, on criera l'mir est mort, vive l'mir !
mal au ventre de rire
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