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Mostaganem: Un bout de paradis dans une jungle de béton

Publié le 01/09/2022
Mostaganem: Un bout de paradis dans une jungle de béton par El-Houari Dilmi Lundi 28 août, il est à peine neuf heures quand les premiers parasols s'installent le long de la plage de Decheria, une magnifique plage à l'extrême Est de la wilaya de Mostaganem, à l'exacte limite administrative avec la wilaya de Chlef. Vers midi, la plage se remplit peu à peu jusqu'à devenir bondée de monde vers 15h. "Le report de la rentrée scolaire jusqu'au 21 septembre a fait revenir de nombreuses familles vers le littoral mostaganémois", me souffle à l'oreille, Ali, un surveillant de baignade. Outre les nombreux surveillants de baignade et autres maîtres-nageurs qui sillonnent la plage de long en large, gardant un œil vigilant sur les baigneurs, des gendarmes, l'air débonnaire et sourire au visage, font des allers-retours incessants veillant au grain et à la sécurité des estivants. Des enfants, nombreux, s'esclaffent de joie en voyant venir une charrette à deux roues au moteur vrombissant, proposant de la barbe à papa. Des filaments enroulés de sucre autour d'un bâtonnet sont vendus comme des petits pains, à raison de 50 DA/pièce. Cette année, si l'offre de location a augmenté des localités côtières de Khadra à l'ouest jusqu'à Decheria à l'Est, les tarifs ont augmenté presque du double. En effet, deux chambres-cuisine proposées l'année dernière à 3.500 DA la nuitée dans la localité de Bahara, cette année, le tarif a presque doublé atteignant jusqu'à 6.500 DA la nuit. "Tout a flambé", tente de convaincre un homme d'un certain âge, qui loue des chambres équipées d'une cuisine-douche, situées à l'intérieur d'une exploitation agricole. L'on ne se lasse jamais de la féerie du panorama et la vue splendide sur la grande bleue qui s'offre à notre regard dès l'entame de la descente de la localité de Sidi Ali en direction de Sidi Lakhdar. La ville du saint patron des lieux, Sidi Lakhdar Benkhlouf, grouille de monde. Les rues sont animées et les commerces bien achalandés, surtout les fruits de saison disponibles à profusion. La voie large qui relie la localité de Sidi Lakhdar jusqu'à la plage de Bahara, à la limite de l'entrée de la wilaya de Chlef, en passant par Khadra, est en bon état. Des vergers s'étalent à perte de vue dès l'entrée de la localité de Khadra, connue pour ses anciennes cuves à vin qui occupent une bonne partie du paisible patelin. La mer est calme et le ciel scintillant d'un magnifique bleu azur. Point noir chahutant un tableau idyllique, le béton envahit les lieux...à perte de vue. De part et d'autre de la chaussée, des habitations en briques occupent de larges parcelles de terres en plein milieu des vergers verdoyants. Seules quelques rares belles habitations, avec une toiture en tuile et un petit jardin en devanture, sortent du lot et donnent un aspect un peu plus avenant au décor ambiant. Visiblement, les autorités locales ont fait l'effort de nettoyer les plages de Bahara, même si de nombreux estivants n'ont pas encore appris à développer le réflexe salutaire d'emporter avec eux leurs déchets au lieu de les abandonner sur place. Constat qui dure depuis les trois ou quatre dernières années, les estivants en cet été finissant sont déçus par la rareté du poisson dans les marchés locaux. A Ouled Boughalem, il y a foule au marché de la ville. Un vendeur à la criée propose de la sardine à 600 DA le kilo, au même tarif que les villes de l'intérieur. Interrogé sur le pourquoi de la chose, un poissonnier nous explique, sans être convaincu du bien-fondé de ses dires, que les sardiniers regagnent la terre ferme avec de faibles quantités de poisson, « et cela dure depuis plusieurs jours », ponctuant sa harangue par un « makach el hout fel bhar », au milieu d'une foule comme amusée. Alors que l'été tire vers sa fin, les vacanciers continuent à prendre d'assaut les 4 plages que compte la zone littorale de Decheria à la recherche d'un brin de fraîcheur en cette période caniculaire. Ses eaux peu profondes propices aux enfants et aux débutants qui ne savent pas nager, attirent de nombreuses familles. Des fillettes et autres garçonnets, sillonnent la plage de long en large, proposent un peu de tout: des figues fraîches, figues de barbarie, ‘mhajeb', beignets, thé à la menthe et autre maïs grillé, les estivants peuvent trouver ce dont ils ont besoin pour passer une agréable journée au bord de la grande bleue. Le soleil s'apprête à rejoindre sa cache, et les amoureux des beaux couchers de soleil sont toujours là sur la plage de Decheria, histoire de terminer la journée sur une note de romantisme, ou encore les mordus de la pêche à la ligne, juchés sur des rochers le long du rivage jusqu'à une heure très tardive de la nuit. Vers minuit passé, une brise marine, ô combien rafraîchissante, soufflait toujours sur cette portion de terre du littoral qui pleure ses nombreux enfants qui ont traversé la Méditerranée en quête d'un chimérique d'un Eldorado qui n'existe que dans leurs rêves brisés. Beaucoup y ont laissé leurs vies, jetant comme un voile de tristesse sur les bons et généreux habitants des localités du littoral chélifien et mostaganémois. Les gens de la mer nous disent que la canicule n'est pas près de déguerpir, la preuve que la belle saison a encore de beaux jours devant elle...
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Mostaganem: Un bout de paradis dans une jungle de béton
par El-Houari Dilmi


Lundi 28 août, il est à peine neuf heures quand les premiers parasols s'installent le long de la plage de Decheria, une magnifique plage à l'extrême Est de la wilaya de Mostaganem, à l'exacte limite administrative avec la wilaya de Chlef. Vers midi, la plage se remplit peu à peu jusqu'à devenir bondée de monde vers 15h. "Le report de la rentrée scolaire jusqu'au 21 septembre a fait revenir de nombreuses familles vers le littoral mostaganémois", me souffle à l'oreille, Ali, un surveillant de baignade. Outre les nombreux surveillants de baignade et autres maîtres-nageurs qui sillonnent la plage de long en large, gardant un œil vigilant sur les baigneurs, des gendarmes, l'air débonnaire et sourire au visage, font des allers-retours incessants veillant au grain et à la sécurité des estivants. Des enfants, nombreux, s'esclaffent de joie en voyant venir une charrette à deux roues au moteur vrombissant, proposant de la barbe à papa. Des filaments enroulés de sucre autour d'un bâtonnet sont vendus comme des petits pains, à raison de 50 DA/pièce. Cette année, si l'offre de location a augmenté des localités côtières de Khadra à l'ouest jusqu'à Decheria à l'Est, les tarifs ont augmenté presque du double. En effet, deux chambres-cuisine proposées l'année dernière à 3.500 DA la nuitée dans la localité de Bahara, cette année, le tarif a presque doublé atteignant jusqu'à 6.500 DA la nuit. "Tout a flambé", tente de convaincre un homme d'un certain âge, qui loue des chambres équipées d'une cuisine-douche, situées à l'intérieur d'une exploitation agricole.

L'on ne se lasse jamais de la féerie du panorama et la vue splendide sur la grande bleue qui s'offre à notre regard dès l'entame de la descente de la localité de Sidi Ali en direction de Sidi Lakhdar. La ville du saint patron des lieux, Sidi Lakhdar Benkhlouf, grouille de monde. Les rues sont animées et les commerces bien achalandés, surtout les fruits de saison disponibles à profusion. La voie large qui relie la localité de Sidi Lakhdar jusqu'à la plage de Bahara, à la limite de l'entrée de la wilaya de Chlef, en passant par Khadra, est en bon état. Des vergers s'étalent à perte de vue dès l'entrée de la localité de Khadra, connue pour ses anciennes cuves à vin qui occupent une bonne partie du paisible patelin. La mer est calme et le ciel scintillant d'un magnifique bleu azur.

Point noir chahutant un tableau idyllique, le béton envahit les lieux...à perte de vue. De part et d'autre de la chaussée, des habitations en briques occupent de larges parcelles de terres en plein milieu des vergers verdoyants. Seules quelques rares belles habitations, avec une toiture en tuile et un petit jardin en devanture, sortent du lot et donnent un aspect un peu plus avenant au décor ambiant. Visiblement, les autorités locales ont fait l'effort de nettoyer les plages de Bahara, même si de nombreux estivants n'ont pas encore appris à développer le réflexe salutaire d'emporter avec eux leurs déchets au lieu de les abandonner sur place.

Constat qui dure depuis les trois ou quatre dernières années, les estivants en cet été finissant sont déçus par la rareté du poisson dans les marchés locaux. A Ouled Boughalem, il y a foule au marché de la ville. Un vendeur à la criée propose de la sardine à 600 DA le kilo, au même tarif que les villes de l'intérieur. Interrogé sur le pourquoi de la chose, un poissonnier nous explique, sans être convaincu du bien-fondé de ses dires, que les sardiniers regagnent la terre ferme avec de faibles quantités de poisson, « et cela dure depuis plusieurs jours », ponctuant sa harangue par un « makach el hout fel bhar », au milieu d'une foule comme amusée.

Alors que l'été tire vers sa fin, les vacanciers continuent à prendre d'assaut les 4 plages que compte la zone littorale de Decheria à la recherche d'un brin de fraîcheur en cette période caniculaire. Ses eaux peu profondes propices aux enfants et aux débutants qui ne savent pas nager, attirent de nombreuses familles. Des fillettes et autres garçonnets, sillonnent la plage de long en large, proposent un peu de tout: des figues fraîches, figues de barbarie, ‘mhajeb', beignets, thé à la menthe et autre maïs grillé, les estivants peuvent trouver ce dont ils ont besoin pour passer une agréable journée au bord de la grande bleue.

Le soleil s'apprête à rejoindre sa cache, et les amoureux des beaux couchers de soleil sont toujours là sur la plage de Decheria, histoire de terminer la journée sur une note de romantisme, ou encore les mordus de la pêche à la ligne, juchés sur des rochers le long du rivage jusqu'à une heure très tardive de la nuit. Vers minuit passé, une brise marine, ô combien rafraîchissante, soufflait toujours sur cette portion de terre du littoral qui pleure ses nombreux enfants qui ont traversé la Méditerranée en quête d'un chimérique d'un Eldorado qui n'existe que dans leurs rêves brisés. Beaucoup y ont laissé leurs vies, jetant comme un voile de tristesse sur les bons et généreux habitants des localités du littoral chélifien et mostaganémois. Les gens de la mer nous disent que la canicule n'est pas près de déguerpir, la preuve que la belle saison a encore de beaux jours devant elle...
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