Un cadre central du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques (MPRH), directeur en charge du département de la pêche maritime et océanique, a été placé, en fin de semaine écoulée, sous contrôle judiciaire par le magistrat instructeur près le tribunal de Annaba.
Ce cadre est impliqué dans l’affaire de transaction illégale de thon rouge découverte en juin dernier par les gardes-côtes dans les eaux territoriales algériennes, au large de Annaba. Il lui est reproché d’avoir délivré un permis à un patron de pêche de Bouharoun, dans la wilaya de Tipasa, lui aussi impliqué dans cette affaire, alors que la délivrance de ce genre de document n’entrera en vigueur qu’en 2010.
Cette mise sous contrôle judiciaire intervient après les auditions de plusieurs personnes dont des fonctionnaires du MPRH sur cette grave affaire ayant porté préjudice aux ressources halieutiques du pays.
L’enquête judiciaire a été déclenchée suite à une plainte de la Direction de la pêche de Annaba, qui s’est constituée partie civile dans cette affaire pour laquelle elle demande réparation du préjudice causé au regard de cette espèce de poisson, à grande valeur marchande, essentiellement dans les pays asiatiques dont notamment le Japon. Les premières décisions issues des enseignements de l’enquête ont vu, à la fin du mois de juin écoulé, la mise sous contrôle judiciaire d’un patron de thonier algérien, le «Djazair II», dont le port d’attache est Bouharoun, dans la wilaya de Tipasa, alors que les huit armateurs, patrons et plongeurs turcs mis en cause dans cette affaire ont bénéficié d’une mise en liberté provisoire, suite à l’intervention de leur ambassadeur.
Pour rappel, l’unité de pêche algérienne et trois autres bateaux turcs (un navire de ravitaillement «Aquadem 2» et deux remorqueurs «Serter Ahmet 1» et Abdi Baba 3») se sont rendu coupables, au large des côtes de Annaba, d’un trafic de thon rouge vivant, pour un poids estimé à 210 tonnes, transbordé illicitement du thonier algérien dans une cage flottante de 30 mètres de profondeur sur une quarantaine de longueur. L’Algérie a bénéficié, pour la saison 2009, d’un quota de 1 117 tonnes, accordé par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT). Les deux tiers de ce quota, soit quelque 800 tonnes, ont été distribués aux thoniers algériens, alors que le reste, représentant plus de trois cents tonnes, a été cédé aux seuls navires japonais. Cette année sera, d’ailleurs, la dernière pour ce genre de concession aux étrangers, affirme-t-on de source proche du MPRH.
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