La célèbre poissonnerie qui se trouve au bas des halles centrales communément appelées marché « Francis » est dans un état de dégradation très avancée. « Il faut redorer à cette poissonnerie son blason d’antan », ne cesse de répéter un pêcheur amateur. Et de s’interroger : « Comment se fait-il qu‘elle soit séparée par une barricade en fer à laquelle sont exposés les consommateurs au danger permanent de la rouille et qui nous rappelle de ce fait une cage à lion ? ». Datant de l’époque coloniale, ce marché couvert inauguré en 1938 est situé au cœur de la ville et composé d’un rez-de-chaussée réservé à la commercialisation des poissons et fruits de mer et d’un étage supérieur consacré à la vente exclusive des fruits et légumes et des viandes blanches et rouge ainsi que celle des épices. Cet édifice commercial qui mérite une prise en charge réelle par les élus locaux est confronté à d’énormes problèmes entre autres le manque d’eau, l’absence d’hygiène, l’insécurité et le non respect des horaires d’ouverture et de fermeture des halles centrales. Cependant, ce marché connait actuellement des travaux de réfection qui ne satisfont pas le commun des mortels. A commencer par la pose de carrelage anti dérapant de mauvaise qualité sous les arcades et le ravalement des façades. « C’est du bricolage pur et simple. Pourtant l’argent ne manque pas. Il faut procéder à sa fermeture et entamer des travaux de fond en comble», nous dit-on. En raison de l’incurie qui y règne, nombre de gérants insatisfaits des conditions de travail pensent à baisser rideau. « Si la situation actuelle de notre marché continue à perdurer, nous n’hésiterons pas à mettre la clé sous le paillasson », affirment des commerçants. En outre et, en l’absence d’un contrôle régulier et rigoureux, une véritable anarchie s’installe et règne à longueur de journée au sein du marché, où il est impossible de séparer le bon grain de l’ivraie. « On n’arrive pas parfois à distinguer entre le vrai poissonnier et le vendeur ambulant. Ce dernier qui a imposé son diktat a trouvé son compte grâce à la complicité de certains responsables et de quelques gérants véreux », a tenu à souligner une vieille femme montrant du doigt l’état dégradé de ce marché en général et de cette poissonnerie en particulier. C’est pourquoi un grand nombre de consommateurs ont préféré se rabattre sur les marchés de fruits et légumes de fortune et sur certaines poissonneries privées se trouvant dans les quartiers de la ville des Jujubes. Devant cet état de fait, les Annabis qui, jadis, se targuaient de ce magnifique édifice commercial dénoncent le laxisme des services concernés, interpellés maintes fois pour mettre fin à l’anarchie régnant au marché « Francis ». « Pour que celui-ci retrouve son blason d’antan, la solution réside dans la prise en charge de tous les problèmes auxquels sont confrontés tous les gérants de commerce et l’éradication de tous les marchands ambulants de poissons et d’autres produits de consommation. Aussi, la poissonnerie qui n’existe en son genre presque nulle part ailleurs, doit être réhabilitée afin de rendre à César ce qui appartient à César», déclare en substance un groupe de commerçants concernés. Et d’ajouter « Qu’on en finisse avec le bricolage!».
L'EST - 25/08/2013 - Nejmeddine Zéroug
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