On le croyait éradiqué par les pouvoirs publics. On pensait que plus jamais les trottoirs ne seraient squattés obligeant les piétons d’emprunter la rue à leurs risques et périls. Finalement, il est revenu. Et en force. Phénomène national, le marché informel n’épargne malheureusement pas une ville comme Annaba. Au centre-ville comme en périphérie, telle une pieuvre avec ses tentacules multiples et multiformes, il cible toutes les couches sociales de la société. Les autorités étaient intervenues pour enfin libérer tous les espaces dédiés aux seuls piétons, ça a tenu quelque temps, mais maintenant, c’est pire qu’avant, constate, dépité, ce piéton rencontré dans l’ex-rue Gambetta. “C’est à croire que toutes ces opérations d’éradication ne servent à rien !” Les vendeurs, eux, assurent qu’ils ne sont là que pour travailler, gagner leur vie. Beaucoup sont jeunes, mais des retraités figurent dans le lot comme ce vendeur de sous vêtements masculins qui opère au niveau du rond-point d’El Hattab. On rencontre parfois ces vendeurs jusqu’à la corniche le long des plages qui font le charme de la Coquette, telles Saint-Cloud ou Chapuis. Pour beaucoup d’habitants d’Annaba, cependant, cette nouvelle prolifération de l’informel ne fait que déranger les us et habitudes. Et de se demander pourquoi il est revenu en force. « Je pense qu’il existe des complicités au niveau des autorités locales comme nationales, admet un commerçant du Cours de la Révolution. Ce n’est pas possible qu’il y ait eu une campagne nationale d’éradication pour qu’on se retrouve dans une situation pire qu’avant ». Selon un policier rencontré sur le rond-point d’El Hattab, des complicités existent à tel point que même les hommes en bleu ne peuvent travailler correctement.. De source bien informée, nous avons appris que tous ces revendeurs dépendent d’organisations puissantes à tel point qu’ils sont en mesure d’influencer jusqu’aux élus et aux pouvoirs publics. «Ces groupes qui opèrent ont des ramifications dans toutes les wilayas de l’Est algérien, nous explique-t-on. Et souvent, à coup de monnaie sonnante et trébuchante, on parvient à persuader jusqu’au premier magistrat d’une commune de laisser faire, malgré toutes les campagnes d’éradications. Annaba, malheureusement, ne déroge pas à la règle. C’est comme ça dans toute l’Algérie ». En attendant, tant du côté de la rue Cheikh-Larbi-Tebessi, que de la rue Zenine-Larbi ou de la rue Emir-Abdelkader (ex-rue Bugeaud), tous les revendeurs qui parsèment les lieux semblent avoir de beaux jours devant eux.
lestrepublicain.com - 16 février 2014 - Lakhdar Habib
Les Commentaires
Pour lutter efficacement contre les marchés informels, l'unique solution Il faut poursuivre et accélérer les réalisations des marchés de proximités avec les constructions des structures légères en préfabriquées type Batimétal comme prévu par l'APC, là encore reste a vérifier s'il y a vraiment un réel suivi ferme?.
Faites venir une entreprise sérieuse de la ville de jumelage de Saint-Etienne pour vous monter plusieurs centaines de stands.
Je pense que ta proposition est recevable dans un pays ou les gens réfléchissent bien. Nous sommes dans un pays ou la notion d’économie ne signifie rien. Seul, le gain facile compte. Tu t’imagines un instant qu’ils sont capables de réfléchir impôts et génération futures . l’important, c’est de vivre bien le jour le jour sans se soucier du futur. Alors, une installation, un règlement pourquoi faire ?
En parallele, il faut évidemment faire tout pour donner à ces vendeurs des lieux adéquats pour gagner leur vie. Ceci fait également partie de la solution de ce combat contre l'informel.
Merci tour ton analyse Ami ricrac. le vrai problème c'est le manque d'emploi. il faut dire que le chômage est très important. il faut savoir que nos jeunes issues de la population la plus pauvres sont les plus panélisés. Avec une éducation limitée et un piston dégonflé ils 'arrivent pas à s'insérer professionnellement. Des filles et des garçons très diplômés ne trouvent pas d'emploi. l'informelle est une soupape de sécurité qui vous évité une explosion à la BOUAZIZI. Alors , on laisse faire pour se protègera d'une révolte. A mon avis , il faut proposer un emploi pour tous avant de s'attaquer à ce peuple désespérer . Reviens plus souvent RICRAC !!!!!