Parallèlement à l’assainissement effectué chaque année sur les listes des familles indigentes de la wilaya,
le nombre de ces dernières ne cesse d’augmenter suite aux enquêtes de proximité effectuées par les commissions sociales auprès des plus démunis, en particulier dans les campagnes, d’après les explications apportées jeudi par un responsable du service social. Aussi, à en croire notre source, ces listes auraient augmenté de près de 10 % cette année. « C’est la vie chère qui pèse de plus en plus sur les familles, et aujourd’hui, la ligne entre les familles démunies et celles dites de classe moyenne est de moins en moins visible. La majorité s’habille à partir des étals de la friperie, et leur pouvoir d’achat baisse. Même les ménages où les deux conjoints travaillent, ne sont plus en mesure de vivre confortablement, à l’abri du besoin. L’augmentation continuelle des prix à la consommation et le gel des salaires les plus bas mènent les familles vers la misère. » Une constatation inquiétante, quand notre interlocuteur parle de « l’insuffisance des aides qui se font de manière ponctuelle lors des fêtes religieuses et de la rentrée scolaire ». Celle apportée par les quelques associations caritatives, dont l’intervention est calquée sur celle de l’Etat, ne peut pas éradiquer le spectre de la misère. « C’est lors de l’élaboration des cartes sociales que nous pouvons mesurer la situation de façon assez claire, bien qu’il existe des milliers de familles qui refusent de demander de l’aide, par dignité, et pour ne pas se sentir diminuées au sein de leur voisinage. » Pour notre source, beaucoup d’enfants démunis ne mangent pas à leur faim, et la majorité est nourrie de produits de mauvaise qualité qui n’apportent pas les éléments nutritifs nécessaires à leur santé. Ceci, sans parler des femmes enceintes, des personnes âgées et des adultes. «La situation est de plus en plus difficile ». Faut-il rappeler qu’il y a quelques jours, la présidente de l’association de lutte contre la drogue, a lancé un véritable SOS en direction de ceux parmi les citoyens qui peuvent aider les démunis : « La misère est la première cause qui pousse les mineurs à entrer dans le trafic de drogue ! Aidez les pauvres à sortir de la misère ! » Un cri poignant qui devrait être entendu en premier par ceux qui sont à l’origine de la cherté de la vie, et de ceux qui laissent faire, au nom de la sacro sainte « libération des prix », qui a ouvert la porte à de dangereuses dérives.lestrepublicain - 20 juin 2015
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