Un scandale de corruption ébranle le Tribunal de Fellaoucen à Oran et remet en cause l’intégrité morale de la justice algérienne
ALGERIEPART PLUS
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19 NOVEMBRE 2021
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Un nouveau scandale vient une nouvelle fois entacher dangereusement la crédibilité et l’intégrité morale de la Justice algérienne. Hier jeudi 18 novembre, les services de sécurité ont procédé à l’arrestation en flagrant délit de corruption… du président du tribunal de Fellaoucen à Oran, le magistrat Chentouf El Hachemi. Ce dernier avait racketté un promoteur immobilier en lui exigeant un pot-de-vin de plus de 10 millions de Da, à savoir un milliard de centimes. La victime de ce racket avait préalablement informé des éléments de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI), la branche la plus importante des services secrets algériens, qui ont déclenché rapidement des investigations ayant permis de tendre un guet-apens au magistrat corrompu.
Le président du tribunal de Fellaoucene (Oran) avait été ainsi appréhendé par des éléments de la DGSI à sa sortie du domicile du promoteur immobilier, sa victime qui avait été intimidée et contrainte de payer un pot-de-vin d’un milliard de centimes.
Chentouf El Hachemi a été ensuite présenté devant un magistrat instructeur du tribunal de Aïn Témouchent qui a décidé sans aucune hésitation de l’inculper officiellement « pour corruption » en le plaçant sous mandat de dépôt. Ce scandale n’est guère un cas isolé. Plusieurs magistrats algériens ont été cités dans de nombreux scandales de corruption. Mais cette fois-ci, il s’agit du président de l’un des tribunaux les plus importants et stratégiques du pays relevant de la deuxième grande ville algérienne, à savoir Oran.
En plus, Chentouf El Hachemi a bénéficié récemment d’une véritable promotion alors qu’il est connu pour sa proximité troublante avec les barons de l’argent sale. Par la passé, ce magistrat avait été muté, par mesure disciplinaire, du tribunal d’Ain Turk à Oran vers le tribunal de Beni Abbés (Bêchar). Ensuite, il avait bénéficié d’une « intervention d’en haut » pour revenir vers le nord du pays en décrochant en 2020 le poste de conseiller auprès de la Cour de Justice de Sidi Bel-Abbès. Et grâce à une nouvelle intervention en sa faveur, sollicitée par ses appuis au niveau du ministère de la Justice, Chentouf El Hachemi s’est retrouvé promu, il y a de cela à peine 6 mois, à la tête du tribunal de Fellaoucene (Oran) pour devenir ainsi l’un des magistrats les plus puissants de toute l’Oranie. Une position dont il va clairement abuser pour s’enrichir illicitement jusqu’à ce que l’antenne régionale de la DGSI ne décide de passer à l’action pour le « décapiter ».
Selon nos investigations, Chentouf El Hachemi a bénéficié d’un précieux coup de pouce de la part de Bitam Abdelmadjid, Directeur général des ressources humaines au Ministère de la Justice, qui lui a offert une inespérée réhabilitation en dépit de son passé sulfureux. Ce haut du ministère de la Justice devrait maintenant rendre des comptes. C’est, en vérité, tout le système judiciaire algérien qu’il convient de remettre en cause car le système des promotions et des mutations des magistrats obéit à des critères très opaques, obscurs, façonnés uniquement par le copinage, le favoritisme et le mercantilisme. A quand une profonde enquête sur ce fonctionnement chaotique de la justice algérienne ?
Les Commentaires
c'est insupportable, on ne peut imaginer une chose pareille!.
Pour une justice de "VOYOU" j'ai honte pour mon pays!.