Violences et charivari mondial
par Abdou BENABBOU
L'explosion de la violence dans toutes ses formes et l'étalage de sa panoplie infinie a de quoi laisser coi. Les assassinats et les tueries, prémédités ou non, présentent tous les jours une gratuité d'un spectacle décapant l'esprit qui, face à la mort et à l'extinction des vies, va au-delà des peines et des regrets coutumiers. Le phénomène banalisé tendu vers la généralisation devient dépeçant par une déraison trop prenante et immanquablement gravée.
On semble ne pas maîtriser les causes réelles des incroyables imbécilités humaines qui parsèment les rues et les demeures et on les explique sans doute avec un peu de légèreté par le jeu pervers de la pandémie. On va aussi jusqu'à pointer du doigt le conflit ukrainien pour s'appesantir sur ses méfaits. L'un comme l'autre ne sont pas en effet à déconsidérer.
Il y a du vrai dans les sommaires analyses actuelles. Le corona et l'Ukraine ont participé dans une large proportion au charivari mondial du moment. Mais les déductions semblent faire l'impasse sur une succession de bouleversements économiques et sociaux se multipliant les uns après les autres bien avant la catastrophique pandémie et le bras de fer russo-ukrainien. Ceux-ci n'ont fait qu'amplifier les immenses tares d'un monde déboussolé pour confirmer qu'il s'oriente vers sa perte. La multiplication des assassinats, des tueries, partout, l'hécatombe des accidents routiers qui n'épargnent aucun pays, ne seraient donc que des épiphénomènes en surface dont la signification réelle est que la vie humaine n'a plus de sens. On retrouve l'immense malaise jusqu'au regard glacial des passants anonymes que l'on croise dans la rue pour que l'on comprenne que la corrosive mal-vie est due à des causes autrement plus profondes que les absences de la convenance et du civisme. Dans certains pays comme le Mexique, le Brésil ou la Colombie, les coupe-gorges se sont installés en monnaie courante et la manipulation mortelle du couteau se manifeste à répétition y compris au cœur de la vieille sérénité des sociétés nordiques. L'embrasement meurtrier ne se limite plus au Sahel et à d'autres pays de l'Afrique.
La contrariété de plus en plus renforcée du vivre ensemble paraît indiquer à la majorité des peuples que la Terre s'est fâchée et qu'elle ne supporte plus la présence de l'Homme.
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par Abdou BENABBOU
L'explosion de la violence dans toutes ses formes et l'étalage de sa panoplie infinie a de quoi laisser coi. Les assassinats et les tueries, prémédités ou non, présentent tous les jours une gratuité d'un spectacle décapant l'esprit qui, face à la mort et à l'extinction des vies, va au-delà des peines et des regrets coutumiers. Le phénomène banalisé tendu vers la généralisation devient dépeçant par une déraison trop prenante et immanquablement gravée.
On semble ne pas maîtriser les causes réelles des incroyables imbécilités humaines qui parsèment les rues et les demeures et on les explique sans doute avec un peu de légèreté par le jeu pervers de la pandémie. On va aussi jusqu'à pointer du doigt le conflit ukrainien pour s'appesantir sur ses méfaits. L'un comme l'autre ne sont pas en effet à déconsidérer.
Il y a du vrai dans les sommaires analyses actuelles. Le corona et l'Ukraine ont participé dans une large proportion au charivari mondial du moment. Mais les déductions semblent faire l'impasse sur une succession de bouleversements économiques et sociaux se multipliant les uns après les autres bien avant la catastrophique pandémie et le bras de fer russo-ukrainien. Ceux-ci n'ont fait qu'amplifier les immenses tares d'un monde déboussolé pour confirmer qu'il s'oriente vers sa perte. La multiplication des assassinats, des tueries, partout, l'hécatombe des accidents routiers qui n'épargnent aucun pays, ne seraient donc que des épiphénomènes en surface dont la signification réelle est que la vie humaine n'a plus de sens. On retrouve l'immense malaise jusqu'au regard glacial des passants anonymes que l'on croise dans la rue pour que l'on comprenne que la corrosive mal-vie est due à des causes autrement plus profondes que les absences de la convenance et du civisme. Dans certains pays comme le Mexique, le Brésil ou la Colombie, les coupe-gorges se sont installés en monnaie courante et la manipulation mortelle du couteau se manifeste à répétition y compris au cœur de la vieille sérénité des sociétés nordiques. L'embrasement meurtrier ne se limite plus au Sahel et à d'autres pays de l'Afrique.
La contrariété de plus en plus renforcée du vivre ensemble paraît indiquer à la majorité des peuples que la Terre s'est fâchée et qu'elle ne supporte plus la présence de l'Homme.
L'explosion de la violence dans toutes ses formes et l'étalage de sa panoplie infinie a de quoi laisser coi. Les assassinats et les tueries, prémédités ou non, présentent tous les jours une gratuité d'un spectacle décapant l'esprit qui, face à la mort et à l'extinction des vies, va au-delà des peines et des regrets coutumiers. Le phénomène banalisé tendu vers la généralisation devient dépeçant par une déraison trop prenante et immanquablement gravée.
On semble ne pas maîtriser les causes réelles des incroyables imbécilités humaines qui parsèment les rues et les demeures et on les explique sans doute avec un peu de légèreté par le jeu pervers de la pandémie. On va aussi jusqu'à pointer du doigt le conflit ukrainien pour s'appesantir sur ses méfaits. L'un comme l'autre ne sont pas en effet à déconsidérer.
Il y a du vrai dans les sommaires analyses actuelles. Le corona et l'Ukraine ont participé dans une large proportion au charivari mondial du moment.