Entre manque de réactifs de qualité, personnel non qualifié, allant des gérants au personnel souvent recruté et formé sur le tas, les laboratoires d’analyses médicales dans notre wilaya, mis à part 4 ou 5 d’entre eux sur la vingtaine qui fonctionne, sont loin, très loin d’être aux normes requises. Mais plus grave encore, d’après les révélations de professionnels de cette corporation dont on ne saurait souligner l’importance, des laboratoires, de plus en plus nombreux, dits mono spécialisés, c'est-à-dire qu’ils sont tenus par des biologistes possédant une seule spécialité (alors que d’après la loi, seuls les biologistes cliniciens peuvent accéder à l’ouverture de tels laboratoires), ont simplement recours aux services d’un laboratoire européen agrémenté qui fait le travail à leur place, et « ils n’ont pratiquement rien d’autre à faire qu’à remettre les prélèvements à la personne spécialement dépêchée par ce laboratoire étranger qui fera les analyses demandées, et à imprimer pour le malade, les résultats portés sur le site web de ce laboratoire. Au passage, le laboratoire local rafle une marge bénéficiaire qu’il fixe lui-même. Du coup, pourquoi recruter du personnel spécialisé ? « Il y a dans ces laboratoires des employés qui sont loin de la biologie, des comptables, ou des personnes sans formations, dès lors que le travail est effectué par ce laboratoire étranger ».De leur côté, les laboratoires dits « leaders », car répondant à toutes les normes dans la filière et tenus par des cliniciens se plaignent du manque de réactifs de qualité, ce qui les oblige parfois, à leur corps défendant, d’avoir recours pour certaines analyses, aux services de ce laboratoire européen. « Les laboratoires leaders font face à des contraintes qui vont finir par avoir raison de leur qualité de travail pour les réduire au rang des autres officines, ou ils finiront par mettre la clé sous le paillasson, malgré le fait qu’ils aient investi dans des équipements importants qu’ils renouvellent périodiquement pour avancer dans le domaine des investigations. Ces dernières années, ces équipements durement acquis ne sont plus exploités à 100 %, en raison de la qualité médiocre des réactifs importés principalement de la Chine ou de la Jordanie, des pays qui n’ont jamais exposés ce genre de produits dans les salons spécialisés internationaux. Alors pourquoi choisir de tels fournisseurs ? » se demande un autre professionnel, qui parle de démantèlement progressif de ce secteur, au profit des laboratoires étrangers. « Alors que les équipements dans le domaine des analyses médicales évoluent, nous restons sur place, et bientôt nous serons dépassés, au profit des laboratoires étrangers » se plaint un autre gérant. Selon notre enquête, les plus réticents, jaloux de la réputation de leurs laboratoires, sont sur le point de baisser les bras, si la situation persiste, ils envisagent l’avenir avec le plus grand pessimisme. « Où sont les contrôleurs, à tous les niveaux, allant de la direction du commerce, à celle du Travail, à ceux du ministère de la Santé ? ».
Un personnel non qualifié
Le directeur de la santé de wilaya au sujet du recrutement des personnels non qualifiés aussi bien dans les pharmacies que dans les laboratoires, ce dernier devait assurer que régulièrement, des opérations de contrôle de ce genre étaient lancées par ses services, mais « nous ne sommes pas les seuls à cerner ce genre de problèmes, il y a plusieurs directions concernées » devait il ajouter. Pour leur part, les gérants de laboratoires accusent la hiérarchie de « laxisme », et parlent de passe-droits qui permettent de contourner les lois en vigueur promulguées dans ce domaine. « Les leaders sont noyés par les petits laboratoires de plus en plus nombreux créées en dépit de la loi car ne répondant pas au cahier de charges établi pour l’ouverture de laboratoires d’analyses médicales ». C’est encourager et ouvrir la voie à la présence de laboratoires étrangers pour des analyses que nous pouvons réaliser localement grâce à notre compétence, à nos personnels triés sur le volet, à nos équipements. Une faille que les étrangers ont immédiatement exploitée. Un catalogue très détaillé, portant sur plusieurs centaines d’analyses, agrémenté d’un CD comportant les prix est régulièrement remis à jour, et proposé aux laboratoires. A qui profite cette situation qui va en empirant ? En tout cas pas aux malades obligés de débourser des sommes mirobolantes pour des analyses que les laboratoires peuvent effectuer localement, à moindre prix, et avec des marges d’erreur très réduites, ou quasi nulles, s’agissant des « leaders », et pour pratiquement toutes les analyses. Ce n’est pas pour rien que les médecins demandent souvent à leurs malades de refaire leurs analyses et de s’adresser à telle ou telle officine, connue pour son sérieux et la qualité professionnelle de son personnel.En ce qui concerne le prélèvement au profit de ce laboratoire étranger, quelles sont les garanties pour le malade, que les précautions de stockage sont observées scrupuleusement, et que les résultats ne comportent aucune erreur ? Dans quelles conditions travaille ce laboratoire ? Autant de questions auxquelles nos interlocuteurs n’ont pu répondre.
lestrepublicain - 04 Juin 2014 - Farida H.
Les Commentaires
a la fin j insiste beaucoup a dire que tout est l origine des enseignants, et le manque total de contrôle chez nous ou va l Algérie lahbiba. le malheur est que il y a 20 ans ont ete pas comme ca. on parle de materiel chinois, mais sachez que les medecins et techniciens chinois sont classes les meilleurs mondialement , le probleme c est ici meme en algerie. un biologiste qui a la tete sur les épaules et une conscience professionnelle solide ne doit jamais jamais jouer avec un feu aussi brulant.
si le biologiste est de taille , sa conscience ne doit jamais lui permettre de faire des prélèvements et de les analyses sur ses machines et les communiquer aux malades. ont sait des le début que c est du faux, combien de personnes victimes de ses horribles erreurs, cholestérol élevé alors que ce n est pas le cas, etc...
dans ses conditions le medecin n est pas a blâmer, c est le laboratoire plutôt.
Merci pour le commentaire que tu viens de faire sur les pratiques des analyses dans les laboratoires extérieurs des structures médicales. Il faut savoir une chose que certains médecins ont aussi des responsabilités dans les orientations vers ces laboratoires. Sachant que certain sont incompétents , ces médecins continuent à orienter leurs passions vers ces charlatans. Ils insistent pour que vous alliez cher un tel et pas chez un autre comme s’ils avaient des intérêts pour le faire. J’ai connu un technicien qui a ouvert un labo à Annaba. Quelques mois après il a fermé boutique. Il explique sa fermeture par l’existence d’une mafia qui fait tout pour faire travailler les leurs et les résultats des labos honnêtes ne sont pas pris en compte si vous les présenter à ces médecins. En tous les cas, il y a un véritable problème dans ce domaine. C’est donc pour cela , que certains préfère aller en Tunisie pour faire leurs analyses.