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L’eau comme révélateur de la crise multiforme en Algérie

Publié le 27/04/2021
L’eau comme révélateur de la crise multiforme en Algérie
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Les Commentaires

"L’eau comme révélateur de la crise multiforme en Algérie"

Aspects économiques et impacts sociaux1

Nadji Khaoua

p. 97-110

Texte Notes Auteur


Texte intégral







1. Ce travail n’aurait pu voir le jour, en tous cas sous sa forme présente, sans la collaboration ach (...)

« L’eau a toujours hanté l’esprit des hommes. Des différents symboles qu’elle suggère, le plus perceptible est celui du mouvement et de la vie : les sources, les eaux courantes, les vagues sont déjà des objets offerts à une vision animiste du monde. La réalité dépasse de beaucoup cette évocation. Si, depuis leur apparition dans les océans primitifs, les êtres vivants participent plus ou moins au « cycle de l’eau », c’est que, réciproquement, cette substance conditionne leur existence : elle est le constituant principal de leur organisme et de leur nourriture. »
Encyclopédia-Universalis (2004)

Eau, développement et pauvreté : tentatives de définitions

1Avant d’accorder à la question de l’eau une centralité dans l’analyse des connections de la disponibilité et de la répartition sociale ainsi qu’économique de cette ressource multi-usages, en relation avec le niveau et l’évolution de la pauvreté, il semble nécessaire de pouvoir préciser sa définition et sa nature, en particulier lorsque le champ d’investigation concerne un pays sous-développé, tel que l’Algérie. En même temps, il s’agit aussi de clarifier le contenu du concept de développement, et de préciser les relations liant « développement économique » et « développement social ».

2S’agit-il d’un même phénomène, prenant deux aspects : celui relevant strictement de l’activité économique, avec celui irradiant les effets de celle-ci sur la société, avec ses différences, ses couches sociales, leurs intérêts souvent conflictuels et divergents ?

3S’agit-il d’un phénomène circonscrit, dans son évolution, ses pratiques et ses tendances, dans la stricte sphère du changement technique ? La pauvreté en serait alors un effet incident, comme presque un effet social fatal, que les politiques que conduisent les pouvoirs tentent d’amoindrir, mais qu’elles ne sauraient éradiquer.

4Ou bien relève-t-il beaucoup plus des choix sociaux, c’est-à-dire des choix politiques, que se considèrent comme fondés de faire les groupes sociaux détenant le pouvoir de décision et représentant ainsi « l’État », à chaque période nouvelle que traverse le pays considéré ? La pauvreté en serait alors dans ce cas, une conséquence de choix préalables, susceptibles d’être remis en cause, car ayant conduit à son émergence et à sa diffusion sociale. « La pauvreté » ne peut être maîtrisée alors que ces choix peuvent être remis en cause et remplacés par d’autres plus à même de concrétiser les objectifs généraux liés à la diminution constante du niveau social de pauvreté.

5« L’État », en Algérie, par son rôle d’arbitre dans les conflits d’intérêts qui font se confronter en permanence les différentes couches sociales, n’oublie-t-il pas d’assurer un minimum de vie aux populations les plus marginalisées économiquement et socialement, en réformant ses choix économiques et sociaux ? Ce minimum de vie ne peut-il pas être approché à travers les niveaux de disponibilité de certaines ressources naturelles socialement vitales, telle que l’eau ? Ce niveau de vie minimum, dans sa connexion avec la disponibilité de l’eau pour les besoins humains, étant par nature en évolution dynamique dans le temps, en fonction des évolutions économiques et sociales, ne soumet-il pas à une révision constante les politiques économiques et les choix de développement en particulier lorsque les objectifs de développement économique et social et de lutte contre la pauvreté, annoncés à chaque période, sont loin d’être atteints comme dans le cas de l’Algérie ?

6D’autant plus que dans le cas de ce pays, environ 70 % de la population, c’est-à-dire 24 millions d’habitants, vivent à moins de 100 km des côtes qui s’étendent d’est en ouest sur 1 200 km.

Qu’est ce que « l’eau » ?

7Ce questionnement est méthodologiquement incontournable au vu des phénomènes conflictuels et parfois armés et violents, qui entourent la problématique de l’eau et sa répartition, aussi bien entre groupes d’habitants et activités économiques dans les différentes régions de l’Algérie, qu’entre pays et nations au niveau international.

8Au-delà de ses caractéristiques de « ressource naturelle », renouvelable dans certaines de ses formes, dans le temps et au fil de la succession des saisons, il s’agit de saisir toutes les particularités et les spécificités de « l’eau » qui en font d’elle une ressource naturelle particulière, qui se distingue, aux yeux des collectivités sociales, de toutes les autres ressources qu’offre la nature.

9Plus d’une approche de l’eau peut être tentée :

10♦ Tout d’abord, il est possible de la définir par sa nature : c’est une ressource naturelle, caractérisée par sa faculté de renouvellement sous contraintes (prospections, recherches, pollutions, infrastructures, etc.), mais aussi par sa rareté, face à sa demande sociale et à sa demande économique.

11À ce titre, la priorité serait donnée à la préservation des sources de production et de renouvellement de l’eau :
•par la forestation des territoires, on contribue à favoriser l’augmentation du volume annuel des précipitations d’eau de pluie ;
•par la lutte organisée contre la pollution atmosphérique, on contribue à la pureté et à la « potabilité » de cette eau de pluie ;
•par la construction de barrages et de retenues collinaires, on contribue à capter une part importante des eaux de surface ;
•par l’établissement de stations d’épuration, on contribue à maximiser les volumes d’eau potable et on diminue les possibilités de diffusion, par l’eau, des pollutions ;
•par la lutte contre les pollutions des sols, on contribue à la préservation pour ensuite les exploiter, des nappes phréatiques et de leurs potentiels hydriques.

12♦ Ensuite, il est tout aussi nécessaire de définir l’eau à partir de sa triple caractéristique d’être, en même temps :
•une ressource naturelle ayant une relative capacité de renouvellement, sous certaines contraintes impliquant l’intervention de politiques spécifiques de protection de celle-ci face aux différents types de pollution auxquels elle fait face ;
•un « bien public », dans la mesure où sa consommation sociale est vitale pour tout individu au-delà du niveau de revenu dont il peut disposer ;
•un « bien marchand », car de plus en plus, la sphère du marché domine toutes les transactions opérées sur toutes les catégories de biens et services, dont les biens issus des ressources naturelles, l’eau précisément dans ce cas.

2. Association « Attac » : L’eau, bien commun de l’humanité.

13« L’eau est un élément vital pour les êtres humains. De tout temps, son accès fut l’objet de conflits entre groupes sociaux, États ou nations. Si ces aspects n’ont pas disparu, l’eau est devenue depuis un demi-siècle un enjeu pour de nouveaux pouvoirs (financier, industriel, économique) dont l’objectif est d’en faire une simple marchandise. Nous sommes donc face à un choix politique, un choix de société : l’eau doit-elle être un bien marchand ou doit-elle être considérée comme un bien commun de l’humanité dans le cadre d’une société guidée par les principes d’une économie solidaire et durable ? »2 .

Le contenu du « développement »

3. Les premiers travaux centrés sur le concept de développement datent des années 1950.
4. W. W. Rostow (1971) : The Stages of Economic Growth.Cambridge University Press – London – G.B.

14Le concept de « développement » a été depuis plusieurs décennies3 maintenant, au centre des travaux de différents chercheurs. Parmi les conceptions qui ont laissé leurs empreintes au niveau des pratiques économiques des États, on peut citer celle de W. W. Rostow4, qui considère que celui-ci est un processus s’organisant selon des étapes ordonnées se déroulant de manière séquentielle dans le temps.

15Le passage de l’une à l’autre ne se réalise que si la précédente s’est pleinement concrétisée. Mais il fait lui-même référence aux critiques possibles à cette approche linéaire, gommant les aspects sociaux et politiques du développement :

5. W.W. Rostow (1971) : op. cit.

16« One reason for the resistance to the stages approach is that it denies the statistical analyst the easy use, in good conscience, of GNP per capita as a measure of growth. If the degree of efficient absorption of technologies is taken as a basic measure of growth (as it should be), one can have relatively rich and relatively poor countries at the same stage of growth, depending on population/resource balances, export capabilities, tourism, foreign aid, etc5. »

17Plusieurs observations importantes, qui peuvent conditionner par la suite une relecture actualisée du contenu conceptuel du « développement » peuvent être faites à la suite de l’apport de W. W. Rostow.

18Ces observations peuvent être synthétisées dans les points principaux suivants :
•Il est manifeste que le développement économique et social est assimilé, selon ce qui apparaît dans la citation ici mentionnée, à ses effets économiques directement mesurables et quantifiables, tels que le niveau du revenu national ainsi que celui du revenu national par habitant. Or le développement ne peut-il être pensé qu’en fonction des possibilités de sa quantification et de sa mesure ? N’y a-t-il pas d’autres aspects, peut-être se prêtant moins à la mesure et à la quantification, qui lui donnent un sens plus réel et plus objectif, et qui peuvent faire l’objet des réflexions des économistes ?
•La disponibilité, dans un pays donné, à fortiori lorsque ce pays est un pays sous-développé tel que l’Algérie, à une période particulière de son évolution, d’un « revenu par habitant » plus ou moins élevé, ne pose-t-elle pas des questions sur les modalités pratiques et concrètes de sa répartition sociale ? Ces observations montrent la nécessité d’une relecture du concept de développement et son adaptation à la réalité de la question sociale telle qu’elle se pose dans les pays où la « quête » du développement est toujours l’objectif le plus important. Nous adoptons quant à nous, dans ce travail, la définition que propose Philippe Hugon (2004) :

6. Philippe Hugon (2004) : Apports des courants théoriques francophones en économie du développement. (...)

19Le développement est un « processus endogène et cumulatif de long terme, caractérisé par des progrès de productivité et un partage équitable de ceux-ci, permettant, avec des coûts humains et environnementaux acceptables, à un nombre croissant de personnes de passer d’une situation de précarité, de vulnérabilité et d’insécurité à une situation de plus grande maîtrise de l’incertitude, des instabilités et de satisfaction des besoins fondamentaux grâce à l’acquisition de droits, à la mise en œuvre d’organisations et d’institutions et de modes de régulations permettant de piloter des systèmes complexes6 ».

20De cette définition du « développement », qui se veut adapté aux situations économiques et sociales complexes des pays « en quête du développement » tels que l’Algérie, nous pouvons déduire plusieurs éléments.

7. Nadji Khaoua et Nabila Ghafouri (2005) : Économie de l’environnement et environnement de la quête (...)

21Ces éléments font jonction entre d’une part « l’économie publique », c’est-à-dire celle évoluant sous la conduite et le contrôle, non pas du marché, mais de l’État, et d’autre part « l’économie de l’environnement », entendue comme la soumission de la protection et de la préservation des ressources naturelles, telles que l’eau, aux règles du marché7. De ce fait, peut émerger une analyse de cette catégorie de « biens », tels que l’eau, qui ne sont ni seulement des « biens marchands », ni seulement des « biens non marchands ».

22Ils sont en fait des « biens marchands » dans le sens où les critères qui président à leur « connaissance » sont les critères que fixe le marché, mais ils sont en même temps des « biens » qui ne peuvent souffrir une appropriation privée exclusive, car celle-ci exclut leur appropriation sociale équitable alors qu’ils sont indispensables à la poursuite de la vie humaine.

Approche de la notion de « pauvreté »

23Il serait loisible de choisir certains des critères quantitatifs les plus communément admis par les chercheurs et autres analystes au niveau mondial, pour décider d’une définition de la « pauvreté » en relation avec ces critères préalablement fixés.

24Mais faisant cela, cette démarche nous garantit-elle de définir la « pauvreté » de façon objective, ce qui veut dire la définir non seulement par rapport aux critères de mesure des différents aspects du niveau de vie, mais aussi en rapport aux valeurs sociales et culturelles du pays objet de l’étude ?

25Ainsi, il apparaît que la définition de la notion de « pauvreté » n’est pas seulement une question qui s’achève dans la détermination des niveaux quantitatifs des revenus au-dessous desquels l’individu et le groupe sont considérés comme pauvres. En particulier, le rapport de la pauvreté à l’eau en tant que ressource naturelle, en même temps que marchandise, n’est pas seulement limité à la disponibilité et à la consommation de cette marchandise, singulière par rapport à toutes les autres, car vitale quotidiennement en un volume incompressible pour tout individu même s’il n’a aucun revenu.

26Ce rapport contient aussi les questions liées à la disponibilité des réseaux de collecte, de stockage, de traitement et de distribution géographique et sociale de cette eau. Il contient enfin les aspects liés à la collecte des eaux usées, à leur traitement, etc.

27Ainsi, les éléments que dévoile l’état de pauvreté, des individus et des groupes sociaux, lui-même induit essentiellement par le niveau du revenu disponible, sont complexes et pluriels. Ils ne se limitent pas au niveau du revenu disponible, même si ce niveau les met à nu. En fait, ils interpellent le statut économique et politique des différentes catégories sociales, en particulier les moins dotées en revenus, dans la politique générale et dans la réalité de l’exercice par l’État de ses fonctions.

8. Programme des Nations unies pour le développement (2004) : Rapport mondial sur le développement hu (...)

28C’est en ce sens, selon nous, même si cela est de manière indirecte, que les organisations internationales mettent en avant un certain nombre d’éléments (l’éducation, la santé, le revenu, etc.) dont la somme, quantifiée et valorisée en dollars américains et au-dessous d’un certain seuil minimal, définit selon elles, le niveau de pauvreté8.

L’eau en Algérie

Approche économique

Les réserves et la politique de prospection

29L’eau, ressource naturelle rare par essence et aux utilisations indispensables tant sociales qu’économiques, se présente sous différentes formes.

9. Conseil national économique et social (CNES) (2000) : « L’eau en Algérie : le grand défi de demain (...)

30Mais dans tous les cas, celle-ci manque cruellement et ce manque d’eau suit, sur le long terme, une tendance régulièrement croissante : « Il faudrait disposer de 15 à 20 milliards de m3 par an, en réservant 70 % à l’agriculture, pour parvenir à une sécurité alimentaire satisfaisante. C’est un défi titanesque lorsqu’on sait qu’on mobilise au plus 5 milliards de m3 d’eau par an »9.

31Selon un des responsables de l’ADE (entreprise publique de gestion des eaux dénommée : Algérienne des eaux) dans la région Ouest du pays : « Nous arriverons à assurer les 110 litres par jour et par habitant en moyenne que nous nous sommes fixé (en deçà des 150 litres jour/habitant proposés par l’OMS) lorsque nous aurons amélioré la mobilisation de l’eau dans les barrages, lancé la production des eaux non conventionnelles et achevé l’architecture d’un système de transfert des eaux interrégional ».

L’eau de surface

32Elle est constituée par, d’une part les lacs, les rivières, les retenues collinaires et d’autre part les barrages de différents types construits pour retenir, stocker et exploiter le maximum possible des eaux fluviales et des précipitations.

33Les réserves de cette eau dépendent ainsi directement des actions entreprises par les pouvoirs publics en vue de capter, stocker, traiter et exploiter ce type d’eau.

10. Cnes (2000) : op. cit.

34Estimées à environ 15 milliards de m3 durant la période coloniale, les eaux de surface ne renferment, actuellement, que 12,4 milliards de m3, selon les estimations les plus autorisées10.

35En dehors du caractère semi-aride du pays dans sa plus grande surface, et de l’étroitesse de la bande tellienne du Nord renfermant les principales réserves des eaux de surface dans six bassins hydrographiques, il est légitime, au vu des données ci-dessus, de s’interroger sur l’action des pouvoirs publics dans la prospection et la mise en place de nouveaux moyens de captage des eaux de surface.

36La comparaison, sur cette question, avec les pays voisins, en dehors des spécificités climatiques de chacun d’eux, montre le chemin qui reste à parcourir pour l’Algérie.

Les nappes phréatiques

37Les données les plus anciennes qui concernent le potentiel hydrique des nappes phréatiques de l’Algérie, s’accordent toutes sur l’énormité de ce potentiel, dont la seule limite est de n’être renouvelable que partiellement et sur le très long terme.

38En plus de leur potentiel énorme en eau potable, les nappes phréatiques ne se limitent pas à celles existantes dans la bande tellienne du Nord du pays.

39Certaines d’entre ces nappes ont été identifiées depuis la fin du xixe siècle, sous les vastes territoires du Sahara et ont donné lieu à diverses études et propositions d’exploitation, jugées parfois excentriques à l’époque.

40Les données les plus récentes montrent toutes que l’eau des nappes phréatiques en Algérie, au-delà parfois des infiltrations polluantes qu’elles continuent de subir (comme dans la région des Oasis à El-Oued), de la faiblesse des prospections entreprises pour connaître de manière actualisée leur potentiel réel selon les régions, diminuent drastiquement et de manière continue, en particulier dans certaines régions comme l’Ouest algérien, où le manque d’eau potable pour les habitants accroît le niveau de pauvreté par toutes les implications économiques, sociales, de santé publique et d’aménagement des territoires qu’il continue d’entraîner.

41Le déficit pluviométrique chronique, les forages sauvages et la surexploitation de la nappe phréatique pour les besoins agricoles essentiellement, sont les principaux éléments à aggraver le déficit permanent d’eau, en cette région de l’Ouest du pays. Seuls 21 000 m3 par jour sont mobilisés à partir des nappes phréatiques de toute cette région de l’Algérie.

11. Dans l’organisation territoriale algérienne, la « Wilaya » est similaire globalement à un départem (...)
12. Algérienne des Eaux (ADE) : entreprise publique de gestion et de distribution de l’eau en Algérie.
13. Les données de ce paragraphe concernant l’eau dans l’Ouest du pays ont été puisées à la Direction (...)

42Ce manque drastique et chronique d’eau peut être illustré par le cas de la plus importante « wilaya »11 de l’Ouest, celle d’Oran, deuxième ville d’Algérie en nombre d’habitants, entre autres. Celle ci compte 26 communes, dont seulement 15 ont une antenne de « l’Algérienne des Eaux »12. Sept autres communes s’approvisionnent en eau par citernes pour satisfaire les besoins minimaux de leurs habitants et ne disposent pas de réseau de distribution d’eau potable couvrant tous leurs résidents, alors que quatre communes restantes n’ont pas du tout de réseau pour l’eau potable et leur situation en ce domaine est inconnue par les pouvoirs publics13.

43Quant aux nappes phréatiques dans leur globalité, elles ont souffert des dernières 25 années de sécheresse qui ont sévi en Algérie. L’épuisement de l’eau issue des multiples forages anarchiques et des sources en est un signe des plus probants.

14. El Kadi Ihsene (2005) : Cette eau potable qui ruisselle vers le marché. « El Watan » – Supplément (...)

44Ainsi, ni l’exploitation au rythme actuel des nappes, ni la cinquantaine de barrages, pour la plupart envasés, encore en exploitation, ni ceux en cours de réalisation, ne suffisent pour « que l’Algérie quitte le « panel » des 17 pays africains souffrant de stress hydrique – 700 millions de m3 de déficit en 2002 »14, année référence de la rareté.

La production

45La production de l’eau, même si elle peut prendre la forme de plus en plus dominante aujourd’hui, d’une activité strictement économique, associe en fait d’autres éléments, dans le cas réel de l’Algérie.

Les pratiques de mobilisation

46Les méthodes adoptées pour utiliser les volumes d’eau existants dépendent d’un certain nombre de paramètres, tous liés plus ou moins à la nature des moyens mis en place, de l’utilisation de cette eau et des objectifs attendus de celle-ci.

47Le réseau de distribution est unique : un seul réseau distribue l’eau mobilisée (dont le volume est toujours inférieur au volume potentiel d’eau existante), quelle que soit sa destination finale. La différence se situe, d’une manière logique, dans la couverture des coûts du m3 d’eau distribuée, par le prix de ce mètre, selon qu’il est facturé aux utilisateurs industriels, aux agriculteurs que l’on veut fixer sur leurs terres, ou au consommateur individuel (l’individu, le ménage familial). Dans ce prix, le consommateur, quel qu’il soit, paye actuellement les défaillances du système d’approvisionnement en eau à l’échelle nationale. Ces défaillances ressortent surtout de la vétusté des réseaux d’adduction qui entraîne une fuite phénoménale de près de 70 % des volumes d’eau distribuée.

Les besoins de l’industrie et des services

48Supposées consommer l’eau à son prix de marché, c’est à dire à un prix au m3 supérieur au coût total (production, traitement, stockage, distribution) de ce m3, les industries et services n’ont jamais vu leurs besoins en eau réellement couverts. Ainsi, certaines des activités de service les plus prometteuses en termes de création d’emplois et d’essaimage sur l’ensemble de l’économie, faisant par-là reculer la pauvreté, sont totalement bloquées dans leur essor parce que leurs besoins quotidiens en eau ne sont pas du tout assurés, l’eau leur est rationnée et ne coule dans leurs robinets que 2 à 3 heures toutes les 24 heures : ceci, aussi incroyable que cela paraît, est le lot des infrastructures hôtelières aujourd’hui, quel que soit leur rang. L’avant-projet de rapport du Cnes cité ci-dessus confirme indirectement cela en relevant « les tensions fréquentes sur l’eau entre villes et industries en raison d’implantations industrielles mal pensées ».

Les besoins de l’agriculture

49Les activités agricoles, même si elles souffrent du manque d’eau au même titre que l’ensemble des activités économiques en Algérie, se maintiennent difficilement, en particulier grâce au hasard de la pluviométrie. Ainsi, certaines régions, en particulier au centre et au nord-est du pays, sont plus arrosées que d’autres et concentrent ainsi une plus grande partie des activités de l’agriculture assurant un minimum d’emplois en majorité saisonniers, et des revenus de subsistance aux paysans.

15. Cnes (2000) : op.cit.
16. Cnes (2000) : op.cit.

50Cela n’empêche pas, « la disparition de certains vergers traditionnels, suite à des prélèvements opérés sur les eaux d’irrigation »15, au profit de l’alimentation en eau potable des populations urbaines des centres-villes. La conséquence la plus importante qui en découle et qui élargit socialement la pauvreté, surtout dans les campagnes, est « une diminution très significative de la superficie irriguée équipée pour 1 000 habitants, qui est passée de 13 ha en 1962 à 5,4 ha en 1999 »16.

Les besoins domestiques

51La question de la satisfaction des besoins humains en eau potable pour l’alimentation et l’hygiène des habitants, est celle qui dévoile le plus clairement l’état et le niveau de la pauvreté dans la société algérienne d’aujourd’hui. En même temps, les évolutions rapides en pire que connaissent ces éléments, indiquent une tendance certaine vers l’exacerbation des conflits sociaux et leur massification à partir de l’indisponibilité croissante des volumes d’eau potable requis, car cette ressource se transforme de plus en plus en une marchandise. Et en tant que telle, de plus larges catégories de la population n’ont plus et n’auront plus les moyens financiers de se l’approprier en fonction de leurs besoins incompressibles.

17. « El-Watan Économie »(2005) : hebdomadaire spécialisé – n° 18 – Alger – page 1.

52« En passant du tout-État aux multiples types de gestion privée, le secteur de l’eau en Algérie est désormais inscrit dans le catalogue des produits marchands. Une nouvelle politique est mise en place, et, tout autant que le secteur lui-même, la privatisation du secteur public reste théoriquement en tous cas l’inévitable implication de l’entrée en scène des opérateurs privés étrangers. La gestion ancienne ayant été mise au placard, le secteur de l’eau, face à la rareté de ce liquide précieux dans le pays, est ainsi entré dans l’ère de la libéralisation charriant déjà quelques nouveautés à son début, à savoir l’augmentation des prix »17 dans un pays où seul environ 1/4 de la population exerce une activité rémunérée et où le salaire moyen mensuel ne dépasse pas l’équivalent de 80 euros.

Analyse sociale

La consommation domestique

53Comme on l’a noté plus haut, la consommation domestique d’eau potable pour les besoins en alimentation et en hygiène corporelle dépend de deux types de facteurs, les conditions techniques d’acheminement de l’eau aux habitants des villes et des campagnes et les revenus distribués, tous les deux imbriqués de telle sorte qu’ils participent en même temps à la persistance et l’élargissement social de la pauvreté dans la majorité des couches sociales dans le pays.

54Ainsi, la consommation domestique d’eau est de plus en plus tributaire des niveaux de revenus réels, soit pour les individus, les ménages ou les catégories sociales. Autant le revenu perçu est faible ou inexistant pour cause, par exemple, de chômage, autant l’eau consommée est insalubre mais surtout très insuffisante face aux besoins. Son caractère de consommation incompressible oblige l’individu, la famille et toute la catégorie sociale à sacrifier le peu de ressources de tout ordre dont ils disposent encore, y compris même parfois leur dignité, pour acquérir de quoi épancher leurs soifs.

L’eau et l’évolution du revenu national

55Au-delà des analyses quantitatives poussées, qui malgré leur intérêt, noient les caractéristiques fondamentales des phénomènes étudiés surtout lorsqu’il s’agit comme dans ce cas d’un phénomène éminemment complexe, à triple connotation sociale, économique et donc aussi politique, quelles sont ces caractéristiques dans le cas du thème qui nous occupe ?

56Une de ces caractéristiques fondamentales, qui imprègnent depuis toujours l’économie de l’Algérie de son empreinte indélébile, est que celle-ci est uniquement mono-exportatrice de matières premières, les hydrocarbures, par lesquels elle s’est intégrée au commerce international comme mono-exportateur et pluri-importateur. Le revenu national, dont ces exportations d’hydrocarbures, avec ce qu’elles entraînent comme ressources fiscales et para-fiscales, constituent la part la plus significative, n’a aucune source ou possibilité ni de diversification ni d’élargissement dans les conditions actuelles que traverse l’économie du pays.

57Les incidences socio-économiques en sont immédiates et touchent toutes les catégories sociales : du moment que le système économique existant ne produit pas de valeur au même niveau que celui des exigences sociales et continue à vivoter sur la rente que dégage le commerce extérieur des matières premières énergétiques, les possibilités de croissance et de consolidation du revenu national, en fonction de la croissance et de la transformation des besoins sociaux, sont quasi nulles. Tous les indices, que ce soit celui du taux de chômage annuel, celui de la création d’emplois nouveaux permanents par an, celui du volume des investissements nouveaux et de leur taux par rapport au PIB ou enfin celui du volume des Investissements directs étrangers (hors hydrocarbures), etc. montrent que le marasme économique, et donc social, de l’économie de l’Algérie, n’est pas prêt de diminuer, bien au contraire. Ainsi, le revenu national ne s’améliorant pas sensiblement en dehors des incidences hasardeuses du prix d’exportation des hydrocarbures, aujourd’hui positives mais pouvant se retourner dans le futur, le revenu disponible par habitant stagne, s’il n’est pas rongé par les différents types d’inflations existantes.

58Ce revenu dans son plancher, pour ce qui est des emplois formels dont les contrats de travail sont à durée indéterminée, ne dépasse pas l’équivalent de 80 euros.

59Le paradoxe lié au faible revenu de la plupart des salariés, dans un pays riche de la rente d’exportation de ses hydrocarbures (rente affectée à un « Fonds de régulation des recettes pétrolières », en dehors de tout contrôle transparent ou parlementaire et qui avoisinent en septembre 2005 les 50 milliards de dollars américains courants) ne s’arrête pas là. En effet la faiblesse du revenu minimum pour les emplois formels est un luxe d’un autre temps, comparée à l’état des salaires versés, quand ils sont versés, par le principal employeur aujourd’hui en Algérie : l’économie parallèle, présente dans tous les secteurs de l’économie et dominant déjà beaucoup d’activités. Ces revenus mensuels informels, dont la contrepartie est une exploitation du travail en dehors de toute norme et de toute reconnaissance de l’effort fourni par le travailleur, ne dépassent guère l’équivalent de 50 euros pour des rythmes de travail hebdomadaire de plus de 50 heures, en dehors de toute couverture sociale, en cas d’accident du travail de travail, de maladie professionnelle ou de licenciement.

60Le montant de la facture de consommation d’eau potable, dans ces conditions, représente un immense sacrifice dont les victimes se demandent pourquoi il n’est pas amoindri ou pris en charge par les pouvoirs publics, vu leur état de pauvreté proche de la misère.

L’eau et la dynamique de la pauvreté

61Ainsi, la crise de l’économie, avec ce qu’elle induit comme chômage, économie informelle, baisse drastique des revenus disponibles, segmente la société algérienne et fait éclater les catégories sociales, selon que celles-ci disposent, ou ne disposent pas, d’un revenu décent leur permettant de satisfaire, selon les normes admises, leurs besoins incompressibles en eau potable.

18. En 1990, a été promulguée la « Loi sur la monnaie et le crédit » dite loi « LMC » qui constitue la (...)

62De plus en plus, autant la crise économique s’approfondit et touche une plus grande partie de la population à travers le chômage et les pertes d’emplois dues à la libéralisation en cours depuis 199018, autant les revenus disponibles des individus et des ménages baissent.

63Ces revenus subissent de plein fouet un réel « effet de ciseaux » concentrant les impacts en termes de pouvoir d’achat, de l’effritement du taux de change du dinar (la monnaie locale) et la faiblesse intrinsèque des revenus distribués qui sont inhérents à la faiblesse de la productivité du travail dans le système productif national.

64Dans ces conditions, plusieurs éléments se rejoignent et concourent au renforcement d’une véritable dynamique de la pauvreté, accentuant par là les obstacles face à la satisfaction des besoins incompressibles en eau potable des populations.

19. S’étant déprécié de plus de 1 000 depuis le début des années 1980, le dinar vaut aujourd’hui 0,13 (...)
20. El Kadi Ihsen (2005) : op.cit.

65Car le prix de celle-ci devient de plus en plus prohibitif pour la majorité de la population, compte tenu de l’évolution croissante de ses coûts de production et des objectifs, aujourd’hui publiquement annoncés, de sa privatisation. En effet, pour l’ADE, « faire du service public de l’eau une activité attractive et commerçante implique qu’il faille vendre le m3 de l’eau avec une marge sur son prix coûtant : le coût du mètre-cube d’eau conventionnelle (barrages, forages) revenait environ à 44 D.A. (dinars algériens)19 avant les hausses des tarifs de l’énergie. Il est vendu à 22 D.A. le m3 en moyenne. Celui de l’eau dessalée reviendra entre 80 et 100 D.A. selon les sites d’implantation qui déterminent la qualité de l’eau mais aussi la facilité d’acheminement vers le réseau d’adduction20 ».

66Qui peut maintenant, et qui pourra à l’avenir, subvenir de manière satisfaisante à ses besoins en eau, compte tenu de l’état de l’emploi et du niveau des revenus distribués en Algérie, tels que mentionnés ci-dessus ?

Centralité de la crise de l’eau et critique des politiques économiques

Analyse économique des politiques de développement

67Les réactions recueillies par les médias dans ces tous derniers jours, suite aux émeutes qui sont survenues dans la ville d’Arzew, principal port d’exportation du gaz naturel algérien, renseignent on ne peut mieux sur les échecs patents des politiques économiques suivies en Algérie depuis 1980.

21. A.S.A. (2005) : Émeutes de la ville d’Arzew : le calme revient. « El Watan » – quotidien Alger – p (...)

68Ainsi, un jeune de 26 ans de cette ville secouée par des émeutes qui ont fait des morts et des dizaines de blessés : « Je ne suis pas fier de ma condition. J’ai tenté des centaines de fois de me débrouiller un boulot, mais ces gens-là (d’un hochement de tête, il désigne les usines de la zone industrielle d’Arzew) ne veulent pas des personnes comme moi. Ils ont toujours la réponse qu’il faut pour te couper tout espoir de trouver un travail. Aux exclus du système éducatif, comme moi, ils nous demandent des diplômes. Aux jeunes universitaires, ils demandent l’expérience. Enfin, pour ceux qui sont universitaires et expérimentés, ils avancent le critère d’âge, sous prétexte que l’entreprise procède au rajeunissement de ses effectifs pour préparer la relève »21.

69Plus que tous les discours et toutes les analyses, ces quelques phrases dites spontanément résument on ne peut mieux la crise de l’économie algérienne, dont les répercussions immédiates sont le chômage et la précarité pour des pans entiers de la population.

22. La première loi prônant la libéralisation économique et financière, dite Loi de la monnaie et du c (...)

70Ne créant pas d’emplois à la mesure des demandes sociales, ces politiques de développement commencées par des réformes de structure durant les années 1980 et se poursuivant par une libéralisation graduelle de l’acte économique, pour toutes les marchandises y compris l’eau, échouent depuis 199022 à réaliser le moindre de leurs objectifs, puisque ni les réformes de structure n’ont amélioré la productivité, ni la libéralisation n’a conduit à un programme d’investissements conséquent dans les secteurs de la production, principaux pourvoyeurs traditionnels d’emplois nouveaux.

Analyse prospective des impacts sociaux de ces politiques

71Cette situation produit des effets économiques et sociaux qui s’enchaînent pour élargir socialement la pauvreté, dont le critère de la satisfaction des besoins en eau potable n’en devient qu’un révélateur parmi d’autres. Dans le même temps, l’inexistence ou la faiblesse des revenus disponibles pour les catégories sociales marginalisées entraînent dans un effet « boule-de-neige » incessant une pression toujours accrue sur les possibilités de consommation de l’eau potable.

72La question de la crise de l’eau, en particulier l’eau potable pour les besoins humains, devient ainsi une question centrale dans l’approche globale de la crise structurelle de l’économie et de la société en Algérie.

73En effet, la pauvreté due au chômage et à la précarité des populations, couplée à la marchandisation de plus en plus croissante, pour cause de libéralisme, de la ressource naturelle dont l’eau, entraîne un moindre accès social à celle-ci.

74Un cercle vicieux de la pauvreté s’élargit, car parce qu’elles sont de plus en plus pauvres, les catégories sociales marginalisées sont rejetées hors des villes disposant de réseaux de distribution d’eau potable et d’assainissement des eaux usées.

75Ce faisant, les banlieues excentrées et les campagnes isolées où elles sont confinées disposent encore moins de structures de distribution d’eau potable. Celle-ci, quand elle existe, l’est toujours en quantité limitée et fait l’objet de trafics la rendant encore plus chère pour les pauvres. Quand elle résulte de leurs propres efforts de recherche de puits ou de sources pour s’approvisionner, elle n’est ni traitée ni exploitée dans le respect du maintien des capacités potentielles des nappes et des sources d’où elle est puisée.

76Ainsi, l’une des principales ressources publiques, l’eau, dont le caractère de « bien public » ne souffre d’aucun doute, n’a jamais été l’objet des politiques économiques successives. En revanche, les objectifs de la libéralisation, ignorant le sous-développement social et économique du pays qui impose des fonctions sociales et économiques à l’État à la place du « tout marché » veulent rapidement englober le bien public « eau » et limité sa consommation à ceux des individus qui ont un revenu suffisant pour le consommer.

Conclusion

77Ne pouvant résulter d’une évolution imprévue et hasardeuse, la connexion entre la question de la pauvreté, parce qu’elle s’élargit socialement à un rythme rapide, avec celle de l’eau parce qu’il s’agit d’un « bien public », doublement singulier à cause de sa nature de « bien de toute la collectivité » et en même temps ressource assurant la poursuite de la vie humaine des individus et des groupes, qui sans cela ne pourraient vivre, est bien le résultat de choix politiques des pouvoirs représentant les États, et ayant le monopole de la décision dans les pays du Sud comme en Algérie.

78En effet, nous avons estimé, d’après les indications du prix de l’eau et du revenu minimum distribué des individus ayant un emploi aujourd’hui en Algérie, la part du coût de l’eau pour l’Algérien moyen. L’estimation du coût de l’eau rapportée au revenu minimum mensuel distribué (r.m.m.), au-delà des discours politiques et des sophistications académiques justificatrices des politiques en cours, dévoile la réalité de l’eau en tant que révélateur central de la massification de la pauvreté au Sud, même dans les pays « Sud-rentiers » tels que l’Algérie.

79Pour la fourniture d’eau conventionnelle au tarif de 22 DA/m3, une famille dépendant d’un revenu minimum mensuel de 8 000 DA devrait payer entre 40 et 60 % de son revenu pour accéder à l’eau (110 l/jour/individu pour le gouvernement algérien ; 150 l/jour/individu selon l’OMS). Dans le cas où l’eau fournie provient du dessalement de l’eau de mer, au tarif de 44 DA/m3, la charge de l’accès à l’eau selon les normes varie de 80 à 120 % du revenu minimum.


Notes

1. Ce travail n’aurait pu voir le jour, en tous cas sous sa forme présente, sans la collaboration acharnée et souvent polémique, mais stimulante de Mme Meriem Khaoua-Remita, biologiste et chercheuse en sciences de la vie et de la terre.

2. Association « Attac » : L’eau, bien commun de l’humanité.

3. Les premiers travaux centrés sur le concept de développement datent des années 1950.

4. W. W. Rostow (1971) : The Stages of Economic Growth.Cambridge University Press – London – G.B.

5. W.W. Rostow (1971) : op. cit.

6. Philippe Hugon (2004) : Apports des courants théoriques francophones en économie du développement. XVe Colloque annuel du Cedimes,université Léopold Senghor, 14-18 mars, Alexandrie, Égypte – CD-Rom.

7. Nadji Khaoua et Nabila Ghafouri (2005) : Économie de l’environnement et environnement de la quête du développement : le cas de la région d’Annaba. « Premières journées scientifiques de l’environnement : les stratégies et les acteurs ».Cread/INA – Alger – 1 § 2 /10/.

8. Programme des Nations unies pour le développement (2004) : Rapport mondial sur le développement humain – New York.

9. Conseil national économique et social (CNES) (2000) : « L’eau en Algérie : le grand défi de demain ». Avant-projet de rapport – XVe session plénière – Alger.

10. Cnes (2000) : op. cit.

11. Dans l’organisation territoriale algérienne, la « Wilaya » est similaire globalement à un département en France.

12. Algérienne des Eaux (ADE) : entreprise publique de gestion et de distribution de l’eau en Algérie.

13. Les données de ce paragraphe concernant l’eau dans l’Ouest du pays ont été puisées à la Direction de l’hydraulique de la Wilaya d’Oran, en septembre et octobre 2005.

14. El Kadi Ihsene (2005) : Cette eau potable qui ruisselle vers le marché. « El Watan » – Supplément économique hebdomadaire – Du 27 juin au 3 juillet – Alger – page 3.

15. Cnes (2000) : op.cit.

16. Cnes (2000) : op.cit.

17. « El-Watan Économie »(2005) : hebdomadaire spécialisé – n° 18 – Alger – page 1.

18. En 1990, a été promulguée la « Loi sur la monnaie et le crédit » dite loi « LMC » qui constitue la première étape de concrétisation des réformes libérales en Algérie.

19. S’étant déprécié de plus de 1 000 depuis le début des années 1980, le dinar vaut aujourd’hui 0,13 euro sur le marché libre.

20. El Kadi Ihsen (2005) : op.cit.

21. A.S.A. (2005) : Émeutes de la ville d’Arzew : le calme revient. « El Watan » – quotidien Alger – page 2.

22. La première loi prônant la libéralisation économique et financière, dite Loi de la monnaie et du crédit, a été promulguée en 1990.


Auteur


Nadji Khaoua


Économiste. Laboratoire de recherches et d'études économiques, université d’Annaba – Algérie
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