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Un monde en mutation

Publié le 18/09/2022
Un monde en mutation par Abdelkrim Zerzouri Quelle attractivité resterait-elle à Paris si on éteint ses lumières, si la Tour Eiffel éteint ses lumières à partir de 22h ? Réputée ville des lumières, Paris risque de plonger dans le noir durant les deux prochaines saisons d'automne et d'hiver, et peut-être bien au-delà. Les festivals de lumières programmés avant l'avènement de la crise énergétique pour illuminer les soirées parisiennes d'automne et d'hiver, notamment la période des fêtes de fin d'année, ont-ils la moindre chance de se tenir quand les foyers sont appelés à passer à une réduction drastique de leur consommation d'énergie électrique et de gaz? Paris n'est qu'un exemple, car l'Europe tout entière fait face à la pire crise énergétique de son histoire. Solidarité européenne et sobriété pour économiser 10% de la consommation d'énergie en France, concoctées par le président français, afin d'éviter le recours aux mesures dures, les coupures d'électricité ou de gaz, qui restent quand même envisagées, même si c'est «en dernier ressort», comme l'a précisé le président français. Sans parler de l'inflation qui ronge inexorablement les économies européennes. C'est à se demander laquelle des deux parties sanctionne l'autre, l'Europe qui sanctionne la Russie à cause de son opération militaire spéciale en Ukraine ou la Russie qui sanctionne l'Europe pour ses soutiens militaires et politiques sur la scène internationale ? On perd les repères au fur et à mesure qu'on s'enfonce dans ce conflit entre la Russie et l'Ukraine. Le Nord n'est plus cette partie forte du globe qui dicte au Sud ce qu'il doit faire. Ironie du sort, ces pays du Nord qui exigeaient des pays du Sud, dont l'Algérie, de lever le soutien étatique aux prix de l'énergie (électricité, gaz et essence) pour prétendre faire partie de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), se mettent eux-mêmes au soutien des prix qui ont enregistré une envolée généralisée et sans précédent, particulièrement le prix du gaz, de l'électricité et de l'essence ! Le monde vit-il une époque de changements majeurs dans les rapports de forces géostratégiques ? Déjà, la crise énergétique donne un certain avantage aux pays producteurs/exportateurs de pétrole et de gaz, qui sont courtisés par les grandes puissances. L'Algérie, qui figure parmi les pays les plus sollicités pour se procurer du gaz, est jugée comme un fournisseur crédible, et qui peut dans l'avenir grâce aux dernières découvertes gazières jouer un rôle plus important en matière de sécurisation des approvisionnements de l'Europe en gaz. Même si dans l'immédiat aucun pays ne peut combler le vide laissé par le gaz russe, qui alimentait à hauteur de 40% les pays européens, les projets gaziers en voie de mise en exploitation en Algérie, ainsi que le gazoduc reliant le Nigéria à l'Europe via l'Algérie, arriveront certainement à satisfaire la demande européenne, qui va baisser entre temps à la suite de la mise en œuvre, par ces pays, d'une politique de changement vers le renouvelable. Un nouveau monde en marche.
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Un monde en mutation
par Abdelkrim Zerzouri


Quelle attractivité resterait-elle à Paris si on éteint ses lumières, si la Tour Eiffel éteint ses lumières à partir de 22h ? Réputée ville des lumières, Paris risque de plonger dans le noir durant les deux prochaines saisons d'automne et d'hiver, et peut-être bien au-delà. Les festivals de lumières programmés avant l'avènement de la crise énergétique pour illuminer les soirées parisiennes d'automne et d'hiver, notamment la période des fêtes de fin d'année, ont-ils la moindre chance de se tenir quand les foyers sont appelés à passer à une réduction drastique de leur consommation d'énergie électrique et de gaz? Paris n'est qu'un exemple, car l'Europe tout entière fait face à la pire crise énergétique de son histoire.

Solidarité européenne et sobriété pour économiser 10% de la consommation d'énergie en France, concoctées par le président français, afin d'éviter le recours aux mesures dures, les coupures d'électricité ou de gaz, qui restent quand même envisagées, même si c'est «en dernier ressort», comme l'a précisé le président français. Sans parler de l'inflation qui ronge inexorablement les économies européennes. C'est à se demander laquelle des deux parties sanctionne l'autre, l'Europe qui sanctionne la Russie à cause de son opération militaire spéciale en Ukraine ou la Russie qui sanctionne l'Europe pour ses soutiens militaires et politiques sur la scène internationale ? On perd les repères au fur et à mesure qu'on s'enfonce dans ce conflit entre la Russie et l'Ukraine. Le Nord n'est plus cette partie forte du globe qui dicte au Sud ce qu'il doit faire. Ironie du sort, ces pays du Nord qui exigeaient des pays du Sud, dont l'Algérie, de lever le soutien étatique aux prix de l'énergie (électricité, gaz et essence) pour prétendre faire partie de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), se mettent eux-mêmes au soutien des prix qui ont enregistré une envolée généralisée et sans précédent, particulièrement le prix du gaz, de l'électricité et de l'essence ! Le monde vit-il une époque de changements majeurs dans les rapports de forces géostratégiques ? Déjà, la crise énergétique donne un certain avantage aux pays producteurs/exportateurs de pétrole et de gaz, qui sont courtisés par les grandes puissances. L'Algérie, qui figure parmi les pays les plus sollicités pour se procurer du gaz, est jugée comme un fournisseur crédible, et qui peut dans l'avenir grâce aux dernières découvertes gazières jouer un rôle plus important en matière de sécurisation des approvisionnements de l'Europe en gaz.

Même si dans l'immédiat aucun pays ne peut combler le vide laissé par le gaz russe, qui alimentait à hauteur de 40% les pays européens, les projets gaziers en voie de mise en exploitation en Algérie, ainsi que le gazoduc reliant le Nigéria à l'Europe via l'Algérie, arriveront certainement à satisfaire la demande européenne, qui va baisser entre temps à la suite de la mise en œuvre, par ces pays, d'une politique de changement vers le renouvelable. Un nouveau monde en marche.

Les projets gaziers en voie de mise en exploitation en Algérie, ainsi que le gazoduc reliant le Nigéria à l'Europe via l'Algérie, arriveront certainement à satisfaire la demande européenne, qui va baisser entre temps à la suite de la mise en œuvre, par ces pays, d'une politique de changement vers le renouvelable. Un nouveau monde en marche.
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