La plaie !
05 Oct 2022 Annaba
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La plaie !
Soirée particulièrement mouvementée qu’a été celle du lundi 3 septembre ayant eu pour théâtre le quartier côtier populeux et populaire de Sidi-Salem, banlieue d’Annaba, un haut lieu du trafic du corail et de la drogue, sinistrement dénommé « port international des harraga ». En effet, lors de la journée de lundi au soir, un important groupe de malfrats, agissant en véritable gang de banlieue, composé principalement de jeunes, dont des mineurs, a fait une démonstration de force, provoquant la confrontation des policiers qui assuraient la permanence au commissariat du quartier, relevant de la commune d’El Bouni. Des témoins oculaires parlent de scènes propres aux guérillas urbaines dans les pays de l’Amérique latine. Tous portaient des cagoules, brandissaient des torches en flamme et étaient lourdement armés de gourdin et d’épées. Tels des assaillants très déterminés, ils n’ont eu de cesse de braver et de défier les policiers en nombre insuffisant et sous équipés. Ceux-ci n’ont eu d’autre choix que de se replier à l’intérieur du commissariat, rapportent les mêmes témoins, ajoutant que durant cette soirée, la circulation était paralysée et la population terrorisée avait déserté le quartier. Pour rappel, ce lieu a été confronté, durant l’été 2022, à maintes reprises, à ce genre de comportement violent composé de harcèlements et de coups de mains menés par des malfaiteurs. De plus, pas plus tard qu’au début du mois de septembre passé, les habitants ont vécu deux rudes nuits consécutives à la suite d’affrontements d’une violence inouïe entre deux groupes de narcotrafiquants, chacun voulant instaurer son leadership sur ce « territoire ». Au cours de ce déchainement de brutalité extrême, un des « belligérants » a perdu son œil, en recevant un éclat de chevrotine. Chocs entre gangs rivaux qui se disputent le marché de la drogue ou qui agissent également contre des policiers en mission lors d’une perquisition ayant pour cible la maison d’un des plus grands narcotrafiquants de ce quartier, tels sont les événements malheureux qui gangrènent la vie de cette cité. Les fléaux sociaux foisonnent dans cette cité qui abrite encore le centre d’hébergement (SAS), érigé par le corps expéditionnaire français dans le cadre de « l’humanisation » de sa politique de la terre brûlée et de la « pacification ». Cet endroit vit, depuis un certain temps, une situation qualifiée de « pathologie urbaine » qui demeure, aux yeux des habitants, la plaie majeure que les pouvoirs publics doivent traiter en urgence.
Salah-Eddine
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