Malgré le relogement massif qui eu a eu à Béni M’haffeur, une nouvelle vague de «spécialistes « de l’habitat précaire accapare petit à petit la colline, en érigeant des logements dangereux et de plus en plus compacts, sans craindre d’éventuels glissements de terrain qui pourraient survenir à n’importe quel moment, comme cela est déjà arrivé il y a deux années sur le même site, ne faisant heureusement aucune victime. Un incident qui avait donné lieu à un barrage de la route en bonne et due forme par les habitants de ce quartier, et qui avait duré deux jours, paralysant cette partie de la ville. Pour les autorités, les responsables de ce squat illégal ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes en cas d’accident. Mais peut-on rester dans l’expectative, quand on sait que des enfants et des personnes âgées vivent dans ces logements, et que leur vie est en danger, en particulier durant l’hiver ? Bien que sachant que tout recasement est gelé pour les dossiers déposés après 1997 pour ce qui est du logement social, ces familles venues de nulle part persistent à occuper ces lieux. Acceptant de vivre dans des conditions indécentes, aussi bien en ce qui concerne l’hygiène que la sécurisation du terrain, et mettant ainsi leurs vies et celles de leurs familles en péril dans le seul but d’obtenir un jour un logement alors que beaucoup d’entre eux en ont déjà obtenu soit à Annaba, soit ailleurs. Nous ne parlons pas ici de certains habitants de Beni M’Haffeur, inscrits sur les anciennes listes, et qui attendent patiemment de leur côté, une nouvelle distribution. Bref, dans ce perchoir qui culmine à près d’une vingtaine de mètres, on retrouve les mêmes conditions de vie qu’au sein du bidonville de Sidi Harb qui, lui aussi, voit arriver de nouveaux venus. Là aussi, les relogements successifs n’ont opéré aucune «éclaircie» visible dans ce bidonville de la honte, bien au contraire, les taudis se collent les uns aux autres, dans une profusion de fils électriques piqués à partir du réseau local, et les tuyaux d’eau potable, partant de la fontaine principale, serpentant de taudis en taudis, traversant souvent des mares d’eaux usées, et remontant les pentes de terre où se tapissent rats, serpents et insectes. A ce tableau, il faut ajouter les nouvelles baraques qui sont en train de voir le jour de l’autre coté de la colline derrière les bâtiments de la nouvelle cité de Sidi Achour, une calamité qui se prépare, et qui va porter un grave préjudice à l’environnement et la sécurité des habitants de ce site, d’après les appréhensions émises par ces derniers, qui craignent un véritable envahissement. Peut-être un remake de ce qui s’est passé au niveau de la nouvelle cité LSP de Chaïba, qui se trouve entourée aujourd’hui de deux bidonvilles. Et ce n’est pas la faute des autorités concernées, car, d’après nos investigations sur ce site, les occupants de ces habitants précaires sont en fait une troisième génération d’occupants, leurs prédécesseurs ayant déjà obtenu des logements soit dans le cadre du programme social, ou dans celui de l’habitat rural. Plus on reloge, plus il en vient…
lestrepublicain - 24 septembre 2014 - Farida H.
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