"Le grand cirque"

"L.Q.O 5/03/2019 la rédaction "Le grand cirque Quelqu'un peut-il me dire ce qui se passe dans ce pays qui est le mien ? Dimanche, dernier délai du dépôt des dossiers de candidature pour l'élection présidentielle au niveau du Conseil constitutionnel, les Algériens ont assisté à un spectacle digne des plus grands vaudevilles. Ce dimanche, le grotesque l'a disputé au burlesque et les coups de théâtre n'ont pas manqué avec, pour seul dindon de la farce, un peuple incrédule. Rien ne lui a été épargné et les pires affronts lui ont été infligés devant le regard amusé et médusé du reste du monde. Au casting : du Nekkaz, je suis là mais ce n'est pas moi, c'est mon double familial qui prend les Algériens pour ce qu'ils ne sont pas. Celui-là aura tenu son rôle d'amuseur de la galerie jusqu'à la fin de la représentation. De parfaits inconnus au bataillon, dont le rôle est de courir derrière la carotte, ont pu réunir les 60.000 formulaires remplis et signés pour déposer leurs dossiers alors que leurs partis politiques ne représentent que leurs personnes et quelques voisins. Du Bouhadja chassé de son perchoir à l'APN et qui se déclare candidat-surprise de dernière minute avant de se retirer aussi soudainement qu'il n'a réapparu au-devant de la scène. Ghediri, le militaire de carrière, le nouveau Benflis pour faire candidat plus sérieux et donner un peu de consistance à l'opposition. Puis, il y a l'autre, l'aîné, celui que personne n'entend ni ne voit. Absent, c'est son directeur de campagne qui a remplacé ses cordes vocales et a parlé en son nom pour demander au peuple un petit rab d'un an pour permettre au régime de proposer ce fameux plan B, lui qui a été pris au dépourvu. Zaalane, dans sa déclaration, a expliqué que Bouteflika n'a pas pu se présenter personnellement à cause de son état de santé qui s'est détérioré mais son dossier comporte un certificat de bonne santé. Le président sortant demande aux Algériens de lui donner une année pour assurer la transition, mener les réformes puis programmer une présidentielle anticipée à laquelle, lui, il ne participera pas, mais un autre visage coopté d'en haut. En clair, on veut nous faire croire qu'ils peuvent réaliser en une année ce qu'ils n'ont pas réussi en vingt ans. Les Algériens sont sortis dans la nuit pour dénoncer de nouveau ce qu'ils qualifient de mascarade, faisant, encore une fois, preuve de civisme et de maturité. Le peuple a promis de marcher et de protester jusqu'au changement du système en place et l'avènement d'une deuxième République. Alors marchons, enfants de la patrie ! ".