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Algérie-France: Le Drian à Alger pour apaiser la tension

Publié le 09/12/2021
Algérie-France: Le Drian à Alger pour apaiser la tension
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Le Président Tebboune reçoit le ministre français des Affaires étrangères

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par R. N.


Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, était hier à Alger. « Une visite de travail et d'évaluation des relations bilatérales » qui intervient alors que les relations entre les deux pays sont au plus bas depuis des mois, particulièrement depuis les déclarations, en octobre dernier, du président Emmanuel Macron. Le chef de la diplomatie française a été reçu en audience par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Le Drian a indiqué que sa visite en Algérie a pour objectif de «renouer une relation de confiance», marquée par le respect de la souveraineté de chacun, exprimant son «souhait» de travailler à «lever les blocages et les malentendus qui peuvent exister entre les deux pays».

«Ce déplacement (en Algérie) a pour double objectif de renouer une relation de confiance entre nos deux pays, marquée par le respect de la souveraineté de chacun, mais aussi de regarder vers l'avenir pour travailler à la relance et à l'approfondissement de notre partenariat qui est indispensable», a-t-il indiqué à l'issue de l'audience que lui a accordée le président Tebboune. «La France et l'Algérie ont des liens profonds animés par la densité des relations humaines entre Algériens et Français, et ancrés dans une Histoire complexe», a ajouté le chef de la diplomatie française qui a également «exprimé le souhait de travailler à lever les blocages et les malentendus qui peuvent exister entre les deux pays».

Et de préciser qu'au cours des échanges, les deux parties ont convenu de reprendre certains axes de la coopération bilatérale. «Cela se traduira par la reprise d'un dialogue opérationnel entre partenaires sur les questions humaines et migratoires, et aussi par la reprise d'un dialogue opérationnel sur la lutte contre le terrorisme et par nos efforts communs pour assurer la sécurité de nos deux pays», a-t-il dit, exprimant aussi son «souhait que le dialogue que nous relançons aujourd'hui puisse conduire à une reprise des échanges politiques entre nos deux gouvernements en 2022". Le Drian a exprimé une nouvelle fois son souhait de voir les deux pays «reprendre ensemble la voie d'une relation apaisée et pouvoir regarder vers l'avenir». «Je veux redire, ici, que l'Algérie est un partenaire essentiel pour la France sur le plan bilatéral, mais également sur le plan régional. Nous entendons continuer à coordonner nos initiatives diplomatiques pour favoriser le processus d'une transition politique en Libye à la suite de la Conférence de Paris à laquelle le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, avait représenté le Président Tebboune». «Nous avons également fait le point sur la situation au Mali où l'Algérie joue un rôle important», a-t-il indiqué, soulignant que «l'engagement de l'Algérie dans la mise en œuvre de l'Accord de paix et de réconciliation est un élément essentiel du processus de paix au Mali». Dans le même sillage, il a indiqué que la France et l'Algérie font face ensemble à «des défis majeurs dans un environnement régional et international incertain», soulignant que les deux pays «doivent être en mesure de proposer des réponses opérationnelles aux défis que représente le terrorisme dans la région sahélienne, mais aussi l'émigration clandestine ainsi qu'aux enjeux de développement économique».

«Sur tous ces sujets et parce que nos intérêts sont communs, notre concertation est primordiale et c'était le sens de ma présence aujourd'hui à Alger», a ajouté M. Le Drian. Pour rappel, les propos du président Emmanuel Macron, particulièrement sur l'existence de la nation algérienne avant la colonisation française, avaient suscité de vives réactions des autorités algériennes et au sein de la société.

Une des conséquences directes des propos de Macron, qualifiés de « très graves » par Abdelmadjid Tebboune, dans une interview accordée à l'hebdomadaire allemand Der Spiegell, l'Algérie avait rappelé, le 2 octobre dernier, son ambassadeur à Paris et interdit le survol de son territoire aux avions militaires français ralliant le Sahel. Le président français a depuis fait part de ses «regrets» et s'est dit «fortement attaché au développement» de la relation bilatérale. Mi-novembre, Jean-Yves Le Drian avait appelé à une relation de «confiante» et un «partenariat ambitieux» avec l'Algérie, au-delà des «blessures» mémorielles qui peuvent «parfois» resurgir. A la veille des élections locales du 27 novembre 2021, le président Tebboune avait déclaré dans une interview diffusée à la Télévision nationale, à propos des relations algéro-françaises, que leur retour à la normale « ne se fera que sur la base d'un traitement d'égal à égal ». Il a invité la France à comprendre que le traitement « d'égal à égal n'est nullement une provocation, mais plutôt un garant de la souveraineté d'un pays, arrachée au prix de 5.630.000 martyrs tombés au champ d'honneur entre 1830 et 1962 ». « L'Algérie ne tolérera aucun diktat », a soutenu le Président Tebboune, soulignant que « l'établissement de relations avec la France ne sera pas synonyme de placement sous sa tutelle ».

« Nos relations sont d'abord méditerranéennes, maghrébines et arabes. Nous entretenons de bonnes relations avec l'ensemble des pays musulmans, hormis ceux qui nous sont hostiles », avait-il ajouté.
Alors que la tempête ne s’était pas encore calmée, le président Macron exacerbait l’ire des Algériens en alléguant que l’Algérie, en tant que nation, n’existait pas avant la colonisation. Des historiens français de renom avaient alors vite réagi à cette contrevérité en rappelant que l’affaire de l’éventail entre le dey Hussein Pacha et le consul français Pierre Deval était une preuve, s’il en est, que la France reconnaissait la Régence d’Alger et que, donc, l’Algérie jouissait bel et bien d’institutions officielles qui en faisaient un Etat à part entière.
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