S’il y a un secteur urbain communal dont les citoyens et les commerçants se plaignent de son responsable, c’est bien le secteur 5. Selon des lettres de dénonciation adressées à la rédaction d’El Watan, les cités qui dépendent administrativement de ce secteur souffrent d’un délabrement avancé sur tous les fronts. Nos déplacements sur les lieux ont confirmé les constatations. En effet, la plage de Rizi Amor est sale.
Un peu plus haut sur la corniche, c’est des milliers de bouteille de bière vides qui jonchent le rivage depuis des années. De l’autre coté de la route, c’est un véritable bidonville qui commence à tracer ses contours et s’installer avec la bénédiction du responsable de ce secteur dont l’ancien wali a failli, avant son décès, de le relever de ses fonctions. «On n’en a marre de ce chef de secteur cacique qui occupe ce poste depuis plus de dix années.
Le paysage lugubre de la cité et, pire encore, de la corniche ne l’a jamais dérangé tant et si bien qu’il passe son temps à siroter, gratuitement, des jus natures dans le café luxe sinon les pêcheries de la Caroube», fulminent les habitants de cette cité. Quant aux commerçants de la cité Oued Kouba, de la plage Rizi Amor et ceux de la Caroube, ils dénoncent ce qui semble être un harcèlement quotidien des agents de ce secteur dont la seule possibilité de les faire taire est de les satisfaire. «Je reçois en moyenne trois fois par semaine la visite de ces agents. Parfois je me pose la question que mon commerce est visé par ces visites inopportunes. Je suis en règle sur toute la ligne et paye mes impôts.
Qu’on nous laisse travailler tranquillement. Sur le trottoir de la plage Rizi Amor, c’est un véritable marché de l’informel qui s’installe. On vend du thé impropre à la consommation, des narguilés dont le bec est aspiré par des dizaines de personnes, des friandises rassis. Bref, un véritable danger de santé publique», dénonce l’un des commerçants de la cité Kouba, parmi les signataires de la lettre de dénonciation.
Pourquoi le chef de ce secteur, Belgacem Mansouri, ne s’inquiète pas de la santé publique ? «Il a d’autres priorités que l’intérêt public», répondent les dénonciateurs. «Nous appelons le wali de Annaba d’instruire le maire de la ville de procéder au changement de ce responsable à la tête du secteur 5, car les habitants et les commerçants des cités dépendant de lui ont ras le bol de cette situation. Il faut un sang nouveau pour pouvoir faire le changement.
A 60 ans, avec plusieurs mandats à la tête de ce secteur, Belgacem Mansouri n’a plus rien à donner au grand dam des habitants et des commerçants», insistent les concernés dans la conclusion de leur lettre de dénonciation. Et de menacer : «Si aucun changement ne s’opèrera dans les jours à venir, c’est nous qui allons l’exprimer par une grève générale en boycottant la saison estivale». A suivre…
El Watan le 15.07.15 - Mohamed Fawzi Gaïdi
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