ivres de joie, soulagés, les Argentins par millions dans les rues
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AGENCE
PUBLIÉ 19-12-2022, 07:55
Joie et démesure, à l'image de
l'Argentine. Des millions de personnes ont envahi dimanche après-midi les
places, rues du pays, comme les artères de Buenos Aires où une foule immense,
incalculable, chavirait ivre de bonheur... et soulagée après tant de souffrance.
Tous veulent être là, vivre ce moment tant rêvé, tant attendu depuis le
dernier titre (1986), et qui restera inoubliable, se contera de génération en
génération. De tous âges, d'enfants à aïeux, ils crient, sautent, dansent sans
fin se forgent des souvenirs à l'unisson.
"J'ai 35 ans. J'ai attendu 35 ans pour vivre ce moment-là. Je n'arrive pas
à le croire. 35 ans à attendre ce rêve d'une vie", hurlait Sonia Palacios, le
drapeau argentin noué autour du cou.
"On aime le football, on aime l'Argentine. Je suis heureuse, et heureuse de
savoir que les gens sont heureux. Heureuse que ce pays avance, que malgré tout,
malgré l'économie, tout, nous puissions aller de l'avant", ajoutait-elle
transportée d'émotion.
Quelques minutes à peine après le penalty victorieux de Montiel, une
surenchère de chansons, pétards, tambours, cornes de brume, klaxons, se
disputaient sans fin l'espace sonore de la capitale.
- Il est comme ça, ce pays ! -
==============================
Et sans même attendre que Lionel Messi soulève la Coupe à Doha, par
milliers, dizaines de milliers, bientôt davantage, ont convergé vers
l'Obélisque, monument emblématique de la capitale et lieu traditionnel des
célébrations sportives.
"C'est beaucoup de joie pour tout le pays. On le méritait", y répétait
Gustavo Barreiro, 29 ans. "On est un pays qui a souffert, alors cette joie est
bonne à prendre, pour souffler un peu", ajoutait-il, en référence aux mille et
un maux de l'Argentine, de l'inflation chronique à une polarisation politique
crispée.
"On est nés pour souffrir. On est comme ça, nous les Argentins. Mais on
continue d'aller de l'avant. Il est comme ça, ce pays !", exultait Manuel
Erazo, vendeur de bières à la sauvette transportées dans une glacière.
Comme lui, beaucoup avaient anticipé, espéré, une grande fête, pour
améliorer l'ordinaire, dans un pays où l'inflation frôlera les 100% en 2022.
Des centaines pr
oposaient bières, burgers, saucisses grillées sur des parillas
(barbecues) installées à même le trottoir.
Car si les héros de la "Scaloneta" étaient attendus lundi soir vers 19H00
(22H00 GMT) à Buenos Aires, d'ici là la fête, qui se déroulait sans incident à
Buenos Aires plus de quatre heures après le match, promettait de s'éterniser.
Le président Alberto Fernandez a félicité l'équipe dans un tweet sitôt le
match terminé "Toujours ensemble, toujours unis. NOUS SOMMES CHAMPIONS DU
MONDE. Rien à dire de plus".
Au crépuscule, à perte de vue une foule compacte continuait de s'étirer sur
l'Avenue 9 de Julio, l'une des plus larges du monde (140 m). Et qui dit fête et
football en Argentine, dit chansons que tous connaissent par coeur.
"Somos campeones !" s'invitait à présent dans la playlist du supporter au
côté du classique "Soooy Argentino, es un sentimiento, no puedo paraaar !" ("Je
suis argentin, c'est un sentiment, je peux pas arrêteeer !") chanté à tue-tête
pendant le match autour d'écrans géants dans un parc, un stade, sur un front de
mer, de Mar del Plata, sur l'Atlantique, à Jujuy au pied des Andes, et dans la
Pampa argentine.
Résonnait aussi en boucle la toute dernière, "Muchachos", la chanson de
l'année et devenue l'hymne officieux des supporters argentins dans ce Mondial.
Invoquant à la fois l'Albiceleste, Maradona, Messi et les Malouines, elle a été
hurlée à plein poumons, en début de match, pour couvrir la Marseillaise.
- Diego regardait du ciel -
===========================
"Je suis né en Argentine, le pays de Diego et Lionel", dit le premier
couplet, appelant Lionel Messi à soulever le trophée que Diego Maradona avait
conquis avant lui, en 1986.
"Lionel Messi l'a mérité. C'était la seule chose qui manquait à Lionel et
nous sommes plus qu'heureux (...) C'est pour tout le monde, pour tous ceux qui
voulaient la Coupe pour Messi, pas seulement pour les Argentins", dit Gustavo
Barreiro.
Messi, désormais lui aussi héros à jamais au côté de Diego, dont l'ombre
planait au-dessus de ce Mondial. "Premier Mondial sans toi, merci pour tout !"
s'émouvaient les commentateurs de la télévision publique, dans un total
lâcher-prise émotionnel.
Dans l'ancienne maison de Maradona, -qu'il avait achetée à ses parents-
dans la banlieue de Villa Devoto, quelques dizaines de privilégiés, voisins,
amis, avaient été invités à suivre le match dans le jardin, autour de la
piscine et de la parilla, a constaté l'AFP.
"A nous Argentins, tout ce qui touche à Maradona rappelle notre enfance:
c'est lui qui nous a donné le plus de joies", expliquait le nouv
eau
propriétaire Ariel Fernando Garcia, un avocat de 47 ans. "Ca fait des années
que l'Argentine est triste, mais elle a toujours été un pays généreux et
solidaire. Et ça, il faut le retrouver", disait-il pour expliquer sa décision
"d'ouvrir" la maison.
Parce que Diego "qui nous regarde depuis le ciel", comme dit la chanson
"Muchachos", ne pouvait être absent d'un moment d'éternité du football argentin.
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Joie et démesure, à l'image de
l'Argentine. Des millions de personnes ont envahi dimanche après-midi les
places, rues du pays, comme les artères de Buenos Aires où une foule immense,
incalculable, chavirait ivre de bonheur... et soulagée après tant de souffrance.
Tous veulent être là, vivre ce moment tant rêvé, tant attendu depuis le
dernier titre (1986), et qui restera inoubliable, se contera de génération en
génération. De tous âges, d'enfants à aïeux, ils crient, sautent, dansent sans
fin se forgent des souvenirs à l'unisson.
"J'ai 35 ans. J'ai attendu 35 ans pour vivre ce moment-là. Je n'arrive pas
à le croire. 35 ans à attendre ce rêve d'une vie", hurlait Sonia Palacios, le
drapeau argentin noué autour du cou.
"On aime le football, on aime l'Argentine. Je suis heureuse, et heureuse de
savoir que les gens sont heureux. Heureuse que ce pays avance, que malgré tout,
malgré l'économie, tout, nous puissions aller de l'avant", ajoutait-elle
transportée d'émotion.
Quelques minutes à peine après le penalty victorieux de Montiel, une
surenchère de chansons, pétards, tambours, cornes de brume, klaxons, se
disputaient sans fin l'espace sonore de la capitale.
- Il est comme ça, ce pays ! -
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Et sans même attendre que Lionel Messi soulève la Coupe à Doha, par
milliers, dizaines de milliers, bientôt davantage, ont convergé vers
l'Obélisque, monument emblématique de la capitale et lieu traditionnel des
célébrations sportives.
"C'est beaucoup de joie pour tout le pays. On le méritait", y répétait
Gustavo Barreiro, 29 ans. "On est un pays qui a souffert, alors cette joie est
bonne à prendre, pour souffler un peu", ajoutait-il, en référence aux mille et
un maux de l'Argentine, de l'inflation chronique à une polarisation politique
crispée.
"On est nés pour souffrir. On est comme ça, nous les Argentins. Mais on
continue d'aller de l'avant. Il est comme ça, ce pays !", exultait Manuel
Erazo, vendeur de bières à la sauvette transportées dans une glacière.
Comme lui, beaucoup avaient anticipé, espéré, une grande fête, pour
améliorer l'ordinaire, dans un pays où l'inflation frôlera les 100% en 2022.
Des centaines pr
oposaient bières, burgers, saucisses grillées sur des parillas
(barbecues) installées à même le trottoir.
Car si les héros de la "Scaloneta" étaient attendus lundi soir vers 19H00
(22H00 GMT) à Buenos Aires, d'ici là la fête, qui se déroulait sans incident à
Buenos Aires plus de quatre heures après le match, promettait de s'éterniser.
Le président Alberto Fernandez a félicité l'équipe dans un tweet sitôt le
match terminé "Toujours ensemble, toujours unis. NOUS SOMMES CHAMPIONS DU
MONDE. Rien à dire de plus".
Au crépuscule, à perte de vue une foule compacte continuait de s'étirer sur
l'Avenue 9 de Julio, l'une des plus larges du monde (140 m). Et qui dit fête et
football en Argentine, dit chansons que tous connaissent par coeur.
"Somos campeones !" s'invitait à présent dans la playlist du supporter au
côté du classique "Soooy Argentino, es un sentimiento, no puedo paraaar !" ("Je
suis argentin, c'est un sentiment, je peux pas arrêteeer !") chanté à tue-tête
pendant le match autour d'écrans géants dans un parc, un stade, sur un front de
mer, de Mar del Plata, sur l'Atlantique, à Jujuy au pied des Andes, et dans la
Pampa argentine.
Résonnait aussi en boucle la toute dernière, "Muchachos", la chanson de
l'année et devenue l'hymne officieux des supporters argentins dans ce Mondial.
Invoquant à la fois l'Albiceleste, Maradona, Messi et les Malouines, elle a été
hurlée à plein poumons, en début de match, pour couvrir la Marseillaise.
- Diego regardait du ciel -
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"Je suis né en Argentine, le pays de Diego et Lionel", dit le premier
couplet, appelant Lionel Messi à soulever le trophée que Diego Maradona avait
conquis avant lui, en 1986.
"Lionel Messi l'a mérité. C'était la seule chose qui manquait à Lionel et
nous sommes plus qu'heureux (...) C'est pour tout le monde, pour tous ceux qui
voulaient la Coupe pour Messi, pas seulement pour les Argentins", dit Gustavo
Barreiro.
Messi, désormais lui aussi héros à jamais au côté de Diego, dont l'ombre
planait au-dessus de ce Mondial. "Premier Mondial sans toi, merci pour tout !"
s'émouvaient les commentateurs de la télévision publique, dans un total
lâcher-prise émotionnel.
Dans l'ancienne maison de Maradona, -qu'il avait achetée à ses parents-
dans la banlieue de Villa Devoto, quelques dizaines de privilégiés, voisins,
amis, avaient été invités à suivre le match dans le jardin, autour de la
piscine et de la parilla, a constaté l'AFP.
"A nous Argentins, tout ce qui touche à Maradona rappelle notre enfance:
c'est lui qui nous a donné le plus de joies", expliquait le nouv
eau
propriétaire Ariel Fernando Garcia, un avocat de 47 ans. "Ca fait des années
que l'Argentine est triste, mais elle a toujours été un pays généreux et
solidaire. Et ça, il faut le retrouver", disait-il pour expliquer sa décision
"d'ouvrir" la maison.
Parce que Diego "qui nous regarde depuis le ciel", comme dit la chanson
"Muchachos", ne pouvait être absent d'un moment d'éternité du football argentin.
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PUBLIÉ 19-12-2022, 07:55